Grèce: le vent de révolte des "indignés" n'a pas fini de souffler
Par N.TPublié le
« Faillite » ! Le mot est lâché, qui sème l’inquiétude dans l’Union Européenne et fait trembler les marchés financiers. Désormais considérée comme la brebis galeuse de l’UE, en raison de sa dette abyssale, la Grèce pourraient en entraîner d’autres dans sa chute, craint-on, dont les finances sont au plus mal : le Portugal, l’Espagne, l’Italie, voire l’Irlande…
Dès lors, l’heure est à la mobilisation pour sortir le pays du pétrin et éviter le pire, dit-on, à savoir : «l’éclatement de la zone euro ».
La troïka UE-BCE-FMI planche toutefois sur les modalités de cette nouvelle aide à la Grèce. La restructuration de la dette qui rallongerait les échéances de remboursement fait débat. Tout autant que la formule choc d’une négociation de la réduction des montants dus. C’est qu’il faut aussi sauver la face devant les redoutables «agences de notation» qui pourrait effrayer les investisseurs sur la zone euros.
Dans tous les cas, les portes des marchés financiers lui étant fermées, la Grèce n’a pas d’autre solution que de s’en remettre à la troïka en contrepartie d’un plan de rigueur diabolique accompagné de la vente des « bijoux de famille » pour renflouer les caisses.
Fonctionnaires, retraités, catégories sociales aux revenus modestes et du secteur privé, chômeurs, sont appelés à payer cette lourde facture. Contrairement aux idées répandues, ceux-là n’étaient pas les mieux lotis de l’Union Européenne, que ce soit pour le niveau des salaires, des pensions de retraite, de la durée du temps de travail ou de la protection sociale. L’image du grec gavé d’avantages, qui se roule les pouces et ignore le fisc ne résiste pas à la statistique pour qui veut prendre la peine de s’informer sérieusement.
Salariés, fonctionnaires, retraités sont en revanche les dindons d’une très mauvaise farce dans une société minée par la corruption, l’économie informelle et la fraude fiscale qui ont longtemps engraissé spéculateurs, patrons cupides, et autres hommes d’affaires véreux.
La colère des citoyens Grecs est à la mesure de cette injustice qui débouche sur la casse des acquis sociaux et des sacrifices pour les plus faibles. Au-delà, c’est une sonnette d’alarme dans une Europe qui fait la part belle à la finance au détriment du Travail.
A Athènes, Madrid et peut-être demain Lisbonne, Rome…le vent de révolte des "indignés" n'a pas fini de souffler.