Le Groupe Shelle veut contourner les contraintes opposées à ce type d'exploitation en Europe (DR)

Le Groupe Shell sur les traces du gaz de schiste dans les pays du Maghreb

Le Groupe Royal Dutch Shell envisage d'exploiter du gaz de schiste en Algérie et en Tunisie. Des discussions seraient en cours avec les autorités de ces deux pays, a confié à The National d’Abou Dhabi, un haut responsable du groupe, le tunisien Mounir Bouaziz.

«Actuellement, nous avons des discussions très sérieuses avec les pays d'Afrique du Nord comme l'Algérie et la Tunisie pour travailler avec eux à la mise en place d'un cadre réglementaire et d'un régime fiscal», a indiqué M. Bouaziz, vice-président de l'exploration et de la production au Moyen-Orient.

Le responsable balaie d'un revers les risques graves de pollution de l'eau et la question de son utilisation en abondance, qui plus est dans une région où elle est plutôt rare.

Pour extraire du gaz de schiste il est en effet nécessaire de forer des puits horizontaux à partir d’un puits vertical, puis de fracturer la roche par injection d’eau sous forte pression avec du sable fin et des produits chimiques pour éviter que les fractures ne se referment. C'est dire l'importance et la nature des risques pour les nappe phréatiques.

En France une loi promulguée en juillet 2011 interdit l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux au moyen de cette fracturation hydraulique. L’adoption de cette loi avait entrainé automatiquement la publication d’un arrêté abrogeant trois permis de recherche prévoyant le recours à cette technique.

L'urgence d'une sensibilisation de l'opinion...

«L'eau pour la consommation humaine que nous utilisons se situe en général à une profondeur maximale de 600 mètres alors que la fracturation va vers une profondeur de 4.000 mètres. Il n'y a donc aucun moyen que cela touche la couche d'eau en question» affirme Mounir Bouaziz.

«Nous avons appris dans l'industrie est qu'il faut respecter le public. C'est une question qui est, à tort ou à raison, dans beaucoup d'esprits. Et il est important, si nous entamons le développement de cette technologie dans la région, de prendre réellement le temps de l'expliquer aux intervenants», ajoute-t-il.

S'agissant de la surexploitation de ressources en eau, le vice-président de l’exploration-exploitation de Shell au Moyen-Orient affirme que:
«nous avons appris comment minimiser son usage et comment utiliser les différents types de liquides, etc.».

Les organisations de défense de l'environnement dans les pays concernés n'ont pas publiquement réagi. Il serait urgent qu'elles se mobilisent pour dénoncer les accords en cours et sensibiliser l'opinion avant d'être placées devant le fait accompli. Ceci, d'autant que les classes politiques de ces pays n'accordent qu'un faible intérêt à ces questions.