Boualem Sansal : «L’Algérie paie le prix d’avoir trahi son combat pour la liberté»
Par N.TPublié le
L’écrivain algérien Boualem Sansal va faire une rentrée littéraire fracassante en France si l’on en croit le magazine Le Point qui publie une interview de l’auteur dans son édition du 13 août. L’appel de « une » annonce « le choc Sansal » et le titre de l’entretien « la fin du monde selon Sansal ». « 2084 », c’est le titre de son dernier roman, par référence au célèbre « 1984 » de George Orwell, plonge le lecteur dans une dystopie, celle d’un ordre religieux triomphant, l’univers cauchemardesque de Qodsbad, capital de l’Abistan.
Au-delà du spectre de la folie intégriste qui fait tant de ravages dans le monde musulman, l’auteur du « Serment des barbares », de « Poste restante : Alger » et de « « Gouverner au nom d’Allah » parle avec amertume de son pays. « L’Algérie paie le prix d’avoir trahi son combat pour la liberté. Après l’indépendance si chèrement acquise, oubliant dignité et beaux serments, elle s’est offerte aux dictateurs, aux affairistes, aux islamistes. Sur elle pèse la malédiction des martyrs, les centaines de milliers de gens morts pour son indépendance. Un pays qui trahit ses idéaux se condamne à tous les malheurs, il ne saura pas trouver en lui la force de se sauver », regrette-t-il
Mais dans ce pays-là, Mr Boualem Sansal, il y a aussi des femmes et des hommes qui continuent à résister et à lutter avec courage, sans jamais désespérer de mettre à bas ce régime odieux, d’en finir avec ces hordes d’imposteurs, de démanteler cette ploutocratie répugnante qui se nourrit sur la rente, sur la richesse du peuple, et de faire barrage à l’intégrisme islamiste. Ces femmes et ces hommes, toujours et encore debout, puisent leur énergie dans un espoir inépuisable. Alger ne sera pas Qodsabad.