Grève SNCF : de fortes perturbations à prévoir à la veille des vacances de noël
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Plusieurs syndicats de cheminots ont lancé un appel à la grève pour ce vendredi. Des perturbations seront à prévoir sur les lignes de Transiliens et de RER en cette fin de semaine qui précède les vacances de noël.
Un appel de grève est lancé par les syndicats SUD-Rail, CGT-Cheminots et Unsa ferroviaire, a déclaré, ce mercredi, Christophe Fanichet, président général de la SNCF. Ce préavis de grève va affecter plusieurs lignes du réseau de transports SNCF en Île-de-France à partir de ce jeudi et s'intensifiera demain. Aucun RER D ne circulera à travers Paris entre Gare de Lyon et Châtelet-les-Halles. L’interconnexion du RER B sera quant à elle suspendue vendredi. L'axe sud-est sera particulièrement impacté par cette grève. La SNCF a appelé ses usagers, à travers son compte Twitter "à anticiper leurs déplacements". Ainsi, pour ceux qui désirent partir dans le sud du pays ce vendredi, seul un TGV sur deux circulera sur l'axe sud-est, entre Paris, Lyon, les Alpes, Marseille et la Côte d'Azur.
Le gouvernement, à travers son porte-parole, Gabriel Attal, a exprimé son regret suite à la décision de maintien de la grève. Il a notamment déclaré : "Les Français veulent souffler un peu, retrouver leur famille pendant les fêtes”.
Le Secrétaire d'État espère que les organisateurs de la grève “retrouveront une responsabilité et une forme de décence". Il appelle les syndicats à geler la grève et à accepter les propositions “qui sont faites par la SNCF”.
Hier, l’Unsa ferroviaire, un des syndicats grévistes, a annoncé qu’il avait décidé de « sortir de la grève » prévue sur l’axe TGV Sud-Est, après avoir reçu le « relevé de conclusions des négociations ». Il estime avoir « obtenu satisfaction ». « On attendait cette trace écrite » pour lever l’appel à la grève, a précisé Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire. Mais ce retrait de l’Unsa reste « trop tardif » pour avoir un quelconque impact sur le trafic de ce vendredi, a-t-il expliqué. Signalons que les syndicats SUD-Rail et CGT-Cheminots, toujours insatisfait des propositions de la SNCF, ne prévoient pas d'arrêter la grève.
Que réclament les cheminots ?
Les syndicats veulent des hausses de salaire, une «prime Covid», l’amélioration des conditions de travail et une augmentation des effectifs. Michael Vandernoot, secrétaire du syndicat CGT-Cheminots à Besançon, affirme que : "Depuis 2001 et la fin des 35 heures, il y a eu 2.000 à 2.500 suppressions d’emploi par an au niveau national"; Tout en précisant que "Les voyageurs des TER sont incités de plus en plus à prendre leurs billets en ligne. L’activité en gare ne se recentre quasiment plus que sur les grandes gares comme Besançon, Dijon et en partie Belfort".
150.000 voyageurs sont concernés par les suppressions de trains liés
Les réclamations des cheminots sont loin de faire l'unanimité. Alain Krakovitch, directeur général de Voyages SNCF, a plusieurs fois exprimé sa désapprobation face au mouvement de grève de ce week-end. “Je dénonce cette manière de fonctionner qui est scandaleuse", a-t-il déclaré. Ajoutant : "Il y a eu des négociations. On a accepté la prime de 300 euros demandée". D'après lui, les représentants des salariés ont ensuite réclamé une prime plus conséquente : "Ils voulaient 600 euros pour les conducteurs, 300 euros pour les contrôleurs. On a accepté". Selon Alain Krakovitch, un dernier revirement de situation s’est déroulé hier où les syndicats lui ont demandé “encore une prime: 1000 euros de plus pour les conducteurs. C’est hallucinant ce qui se passe", s'est-il exclamé sur BFMTV.
Pour le sénateur LR des Alpes-Maritimes Philippe Tabarot, membre de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, "Ce sont des méthodes de maîtres-chanteurs qui sont utilisées".
C'est désagréable de penser au week-end que vont passer nos concitoyens dans des gares qui vont se transformer en camps de fortune, dans des trains bondés au mépris des règles sanitaires, pendant les fêtes de Noël", s'est-il agacé sur Franceinfo, évoquant un préavis de grève qui "tombe au plus mauvais moment."