Algérie : la hausse des actes de violence à l’égard des femmes préoccupe les autorités
Par La rédactionPublié le
Lors d'une récente journée d'information, Mme Yasmine Khouas, représentante de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a présenté une analyse approfondie des données relatives à la violence conjugale et familiale, mettant en lumière une recrudescence significative par rapport à 2023.
En 2023, la DGSN avait enregistré en moyenne 446 cas par mois, ce qui se traduisait par environ 15 femmes victimes de violence par jour. En 2024, cependant, le nombre a grimpé à 501 cas mensuels, correspondant à 16 victimes quotidiennement. Ce chiffre révèle une augmentation de 12,39 %, soulignant une escalade inquiétante des violences faites aux femmes.
L'analyse a également révélé une évolution dans les types de violence. En 2023, 2 à 3 femmes faisaient état de mauvais traitements, accompagnés de 11 cas de coups et blessures par jour. En 2024, ces chiffres sont passés respectivement à 3 à 4 femmes et 12 femmes.
Les frères, pères, fils ou amis des victimes de plus en plus impliqués
Les chiffres concernant les agressions sexuelles montrent également une augmentation, ce qui accentue la gravité de la situation. Par ailleurs, il est noté un changement dans le profil des agresseurs. Alors qu'auparavant, les conjoints étaient majoritairement responsables des violences, de nouveaux acteurs tels que les frères, pères, fils ou amis des victimes deviennent de plus en plus impliqués.
Les statistiques, qui mettent en avant que la majorité des crimes sont commis à domicile, suggèrent que le foyer, censé être un lieu de sécurité, devient un terrain propice à la violence. Les agressions se produisent souvent le soir ou la nuit, périodes pendant lesquelles les victimes peuvent se sentir particulièrement vulnérables.
Dans son intervention, Mme Khouas a souligné l'importance du rôle des médias dans la sensibilisation aux lois et aux ressources disponibles pour les victimes de violence. En mettant en avant des lignes d'assistance et des centres d'hébergement, les médias peuvent aider les femmes à se sentir moins isolées et leur fournir les informations nécessaires pour agir. Elle a également recommandé l'élaboration d'une charte d'éthique pour les médias, afin de protéger l'identité des victimes et éviter de nuire davantage à leur situation.