France : l’immigration choisie pour soutenir la croissance ?
Par belkacemgPublié le
Alors que l’immigration constitue un des sujets cardinaux des présidentielles à venir, un rapport détaillé du Conseil d’analyse économique apporte des précisions en contradictions avec certains discours politiques. En effet, même si dans son étude il préconise une refonte de la politique migratoire en France pour bénéficier d'un dynamisme économique, il est fait également état des nombreux avantages de l'immigration. Les auteurs du rapport mettent en exergue le fait qu'une forte immigration qualifiée permet de stimuler la capacité de l'Etat d'accueil à créer des entreprises et à innover. Les auteurs du rapport ajoutent également qu’une immigration peu qualifiée joue un rôle positif en pourvoyant des emplois que les natifs ne souhaitent plus occuper.
Les réfugiés peuvent être une source de revenu et de croissance selon l'étude !
Le rapport s’est également intéressé à l’impact économique des réfugiés sur les pays d’accueil. Alors que certains candidats et potentiels candidats aux présidentiels affirment avec insistance que les réfugiés plombent les finances du pays, l’étude démontre que cela est faux. Lorsque les conditions sont réunies, la participation active des réfugiés au marché du travail et à l’économie est une source de revenu et de croissance pour les pays d’accueil. À l’inverse, des conditions d’accueil détériorées pèsent fortement et durablement sur les trajectoires économiques et sociales des réfugiés, provoquant ainsi une perte pour l’économie d’accueil toute entière. Ainsi, si certaines de ces conditions sont inhérentes aux mouvements migratoires forcés (e.g. ruptures dans le parcours éducatif et professionnel, état de santé potentiellement dégradé...), d'autres sont inhérentes au pays qui doit mettre en place une politique pouvant influencer positivement l’intégration économique et sociale de ces populations.
Que faire pour une meilleure politique migratoire ?
Le rapport du Conseil d'Analyse Economique estime que l’immigration qualifiée apporte des savoirs et compétences nouvelles et forme un pont avec les pays d'origine. Or, après plus de trente ans de politiques restrictives, la France est très mal placée dans la course mondiale aux talents. En cela, les auteurs recommandent de fluidifier et étendre l’octroi d’un titre de séjour à l’issue des études, notamment des très qualifiés, sans y adjoindre des critères de salaire minimum, ni d’adéquation du travail aux qualifications. Il faut également inciter les établissements d’enseignement supérieur français à adhérer au label « Bienvenue en France » et à développer leur offre de cours en anglais ainsi que la qualité de leur formation. De plus, il est préférable d’introduire en France un système clair et prévisible, de type « système à point », qui pondérerait les études, l’expérience, les compétences linguistiques, les liens personnels et familiaux, voire l’origine des candidats à l’immigration.
Enfin, l’étude recommande aussi d’évaluer le dispositif « passeport talent » pour lever les verrous et intensifier l'ouverture en ciblant certains pays qui ont un excédent de jeunes diplômés . L'étude préconise de poursuivre les efforts pour numériser, centraliser et systématiser le traitement des demandes de visas de travail émanant des entreprises avec des critères d’admissibilité clairs et prévisibles.