France : les fachos auteurs d’agression raciste à Paris sous enquête pour tentative d’homicide volontaire
Par La rédactionPublié le
Les auteurs de l’attaque du dimanche 16 février dans le 10e arrondissement de Paris contre une association culturelle de travailleurs immigrés ont été interpellés et placés en garde à vue. Une enquête pour tentative d’homicide volontaire a été ouverte. La préfecture de police a confirmé leur appartenance à l’ultradroite.
Le local ciblé était le siège de l’Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (Actit), qui organisait ce jour-là une projection du film antifasciste Z de Costa-Gavras.
Après avoir pénétré dans l’immeuble, les assaillants, cagoulés, vêtus de noir et armés de tessons de bouteille, se sont livrés à des actes d’une grande violence sur une personne sans défense. La victime, un jeune syndicaliste CGT prénommé Paul, a été sauvagement frappée alors qu’il tentait de fermer la porte pour protéger les lieux.
« Ils me sont tombés dessus, m’ont tabassé au sol et j’ai été poignardé à l’arme blanche », raconte-t-il, encore sous le choc. Hospitalisé à l’hôpital Lariboisière, il souffre de contusions au front, au dos et aux mains. Au total, deux personnes ont été hospitalisées.
« Paris est nazi, Lyon est nazi aussi »
Les agresseurs ont fui en hurlant des slogans tels que « Paris est nazi, Lyon est nazi aussi », selon une vidéo amateur. Sur les murs des locaux, ils ont laissé un autocollant portant l’inscription « KOB veille » et un dessin de pitbull, une référence probable au «Kop of Boulogne», un groupe de hooligans d’extrême droite tristement célèbre dans les années 1990. Cette signature laisse craindre une résurgence de l’extrême droite violente, à l’image du GUD Paris, dissous en 2024.
Le quartier, surnommé « Petit Kurdistan » en raison de sa forte population kurde, n’en est pas à sa première agression. « Cette attaque contre des Turcs et Kurdes progressistes intervient après les assassinats ciblés de 2013 et 2022 », rappelle Elie Joussellin, président du groupe PCF à la mairie du 10e arrondissement. Il dénonce l’inaction des autorités : « Le secret-défense n’a pas été levé pour 2013, et le parquet antiterroriste n’a pas été saisi pour 2022. »
Le gouvernement reste silencieux
Les associations locales et internationales ont rapidement réagi. L’Actit, l’Union des forces démocratiques (DGB) et la Fédération allemande des travailleurs migrants (Agif) ont publié un communiqué commun : « Nous ne permettrons pas d’attaques racistes contre les migrants en Europe ! » Des militants de Young Struggle venus d’Allemagne ont également apporté leur soutien sur place.
Ian Brossat, porte-parole du PCF, présent sur les lieux, a condamné la montée de l’extrême droite : « Depuis quelques années, il y a une libération de leur parole. Leurs mots sont repris par les plus hauts responsables de l’État, si bien que ces militants fascistes se sentent pousser des ailes. Cette impunité n’est pas acceptable. »
Cette agression soulève des questions sur la sécurité des communautés immigrées et antifascistes à Paris. Alors que les six interpellés restent en garde à vue, les associations réclament justice et protection, rappelant que « Paris doit rester une terre de résistance à l’extrême droite ».