Yémen : Une fusillade policière sur des manifestants fait 30 victimes

Le bilan de la fusillade policière sur des manifestants antigouvernementaux s'est alourdi à au moins 30 morts, dont un enfant, et près de 200 blessés vendredi à Sanaa, la capitale yéménite, selon les derniers chiffres fournis par les médecins sur place.

D'énormes bidons d'essence ont été déversés, devant l'Université de Sana'a, provoquant un incendie quelques minutes avant la fin de la prière d'environ 200.000 manifestants, selon les organisateurs du sit-in.

"Une fumée noire s'est élevée alors que près de 10 tireurs d'élite de la police placés au dessus du toit d'un immeuble commercial tiraient à balles réelles sur les manifestants, en tuant au moins 30 et en blessant plus de 200, selon les derniers chiffres fournis par les médecins", a indiqué M. Al-Fakih.

Un enfant a été tué d'une balle dans la tête, tandis que plus de 20 autres étaient dans un état critique, ayant reçu des balles à la tête, au cou et sur la poitrine.

Les forces de police utilisent des balles réelles, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants devant le campus de l'université. Les hélicoptères militaires survolent en permanence la zone, filmant les manifestants pro-gouvernementaux dans le centre de la capitale.

Un grand nombre de forces armées et de sécurité, appuyées par des blindés, auraient été déployées autour du site du sit-in, près de l'Université de Sanaa, selon des témoins sur place.

Véhicules blindés et forces de sécurité auraient également reçu l'ordre de se déployer autour d'un sit-in anti- gouvernemental dans la province de Taiz, à 200 km au sud de Sanaa, où près de 300.000 manifestants campent depuis trois semaines.

Entre temps, des dizaines de milliers de partisans du gouvernement ont organisé des manifestations dans les centres- villes de Sanaa et deux autres provinces de Dhamar et Taiz.

Le Yémen connait une escalade des protestations dans tout le pays depuis la mi-février, exigeant la fin du règne du président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans.

M. Saleh s'est engagé à ne pas solliciter un autre mandat ni transmettre le pouvoir à son fils, promettant de préparer le transfert du pouvoir au parlement d'ici la fin de cette année et invitant l'opposition à reprendre le dialogue.