Vingt mille migrants ont tenté la traversée depuis janvier 2015... (DR)

Les rafiots de la mort en Méditerranée, le pire serait à venir

Ils viennent d’Erythrée, de Somalie, des pays Sahéliens et, de plus en plus, de Syrie, de Libye… Ils arrivent par milliers sur les côtes italiennes, des centaines d’entre eux se noient avant le sauvetage miraculeux, après avoir agonisé des jours durant…. Les rafiots de la mort essaiment des cadavres de migrants dans la Grande Bleue, à une cadence hallucinante et le pire serait à venir.

La statistique décrit comme une fatalité, livre une actualité qui effleure à peine les manchettes des journaux, les chiffres n’étonnent même plus, ils s’additionnent seulement… « Vingt mille migrants ont tenté la traversée depuis janvier 2015. Tout autant que l’année dernière à la même époque », selon Flavio Digiacomo, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). «Certains d’entre eux ont traversé des déserts, tous ont franchi des frontières dans des conditions périlleuses, avant de tomber entre les mains des passeurs, d’être stockés dans des lieux infectes (des centres de connexion), humiliés, menacés, dépouillés puis embarqués en masse sous la surveillance d’hommes de main parfois munis de GPS », rapporte-t-il.

L’Europe multiplie les belles déclarations….

«A fond de cale, au plus près de moteurs, sont généralement entassés les subsahariens qui paient 4 à 500 dollars. Au-dessus, à l’air libre, c’est environ 1700 dollars. Ce sont, de plus en plus, des familles entières de syriens de la classe moyenne. Nous avons récemment accueillis 600 mineurs accompagnés, 200 autres non accompagnés… ». Selon Flavio, «les flux vont croître avec le retour du beau temps », mais pas seulement. « L’anarchie qui règne en Lybie facilite le trafic des passeurs, ils ont la voie libre. Les migrants en attente racontent comment ils sont raflés dans la rue, les femmes violées, les hommes passés à tabac et contraints par la force à payer avant d’embarquer parfois contre leur gré ».

L’Europe qui multiplie les belles déclarations en faveur de « positions communes », ne prend aucune mesure concrète. Les cadavres de migrants vont continuer à flotter en Méditerranée, et les survivants à vivre le calvaire de politiques d’asile qui dressent en réalité des murs.