Procès de Mazan: Dominique Pelicot condamné à 20 ans, tous les accusés reconnus coupables
Par La rédactionPublié le
Le procès de Mazan, centré sur les crimes odieux perpétrés par Dominique Pelicot, a pris fin après quatre mois d'audiences ce 19 décembre. Jugé pour avoir drogué son ex-épouse, Gisèle Pelicot, pendant une décennie et pour l’avoir livrée à plus de 70 hommes recrutés sur internet, Dominique Pelicot a été reconnu coupable de viols aggravés et condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Ce verdict marque une avancée significative dans la lutte contre les violences faites aux femmes en France, soulignant les sombres ressorts de la culture du viol.
Les faits reprochés à Pelicot se sont déroulés entre 2011 et 2020, au domicile conjugal de Mazan, dans le Vaucluse. Au total, 51 hommes ont été accusés d’agressions sexuelles et de viols sur Gisèle Pelicot, illustrant un phénomène inquiétant de soumission chimique.
Des hommes de toutes classes sociales
Parmi eux, plusieurs sont déjà détenus et un homme est toujours en cavale. Ce procès a non seulement mis en lumière ces crimes, mais a également révélé des dynamiques sociales complexes, car des hommes de toutes classes sociales étaient impliqués, des journalistes aux ouvriers.
Gisèle Pelicot, qui a courageusement refusé le huis clos pour faire entendre sa voix, a exprimé son souhait de changer la perception des victimes : « Je voulais que toutes les femmes victimes de viol se disent : 'Madame Pelicot l’a fait, on peut le faire.' Je ne veux plus qu’elles aient honte. » Son témoignage audacieux a suscité un élan de solidarité, symbolisé par une banderole "Merci Gisèle", déployée devant le palais de justice d’Avignon.
Peu d'accusés ont exprimé des excuses, plusieurs d'entre eux ont tenté de minimiser leurs actes, évoquant des "manipulations" de la part de Dominique Pelicot. Ce comportement soulève des questions profondes sur la responsabilité individuelle dans des crimes aussi graves.
Le procès de Mazan est également considéré comme un moment charnière dans la reconnaissance des violences sexuelles en France. Caroline Darian, la fille de Gisèle, a dénoncé son propre calvaire, se désignant comme la « grande oubliée » du procès et révélant des traumatismes qui ont marqué sa vie. Elle explique être convaincue d'avoir également subi des abus de la part de son père et la dynamique de la violence familiale a ainsi été un fil conducteur tout au long du procès.