Gaz russe, un scénario cauchemar ?
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Attablés au G7, ils étaient sûrs de leur stratégie face à la Russie, et se permettaient même quelques blagues à l'égard de Vladimir Poutine.
Aujourd'hui les rires s'éloignent et les choses sérieuses se sont concrétisées. Nord Stream 1 est en maintenance depuis une semaine, le gaz est coupé. Rien ne dit que les travaux ne vont pas, sous consignes de Moscou, s'éterniser.
L’Europe sans gaz russe, une perspective qui inquiète
Face à la flambée de l'énergie et des conséquences dans chaque pays, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell prévient:
“Je suis sûr que Poutine compte sur la fatigue des démocrates. Il croit que les démocraties sont faibles, mais les sociétés européennes ne peuvent pas se permettre d'être fatiguées”
Pour faire face, les européens font leurs tournées. À commencer par Ursula von der Leyen qui s'est rendue en Azerbaïdjan pour sceller un accord sur le gaz.
“ Nous doublerons la quantité de gaz importé depuis l'Azerbaïdjan. Avec ce protocole d'entente, nous nous engageons à l'expansion du corridor gazier sud”
Mario Draghi, lui, courtise l'Algérie pour sécuriser les approvisionnements vers l'Italie :
“L'Algérie est un partenaire clé pour nous approvisionner en gaz. L'accord signé sur la coopération énergétique témoigne de notre détermination à faire encore plus dans ce domaine.”
Le Premier ministre italien est sous pression et peine à obtenir un vote de confiance au Sénat.
En France, le président Macron n'est pas dans une meilleure posture. Depuis les législatives, il ne dispose plus de la majorité absolue. Un revers très commenté après 6 mois de présidence française au service de l' Europe.
Les chefs d'État européens sont à la peine et leur coalition s'effrite à vue d'œil.
Que peut faire l'Europe si la Russie décide de couper le robinet ?
Le Fonds monétaire international a récemment publié une étude dans laquelle il évalue les conséquences d'une coupure du gaz russe sur l'Europe. Celle-ci connaîtrait une baisse du PIB qui correspondrait à 362 milliards d'euros, ce qui correspond à 2,5 points de PIB. Certains pays, comme la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque pourraient perdre jusqu'à 6 points de leur PIB.
Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour pouvoir passer l'hiver et en supposant que le gaz russe soit totalement coupé, il faudra économiser pour permettre de renflouer les réserves.
Elle préconise une sobriété énergétique avec une baisse de la consommation de gaz de l'ordre de 15 % entre août 2022 et mars 2023.
Des pistes ont été données, comme la baisse de la climatisation et du chauffage dans les bâtiments. Ainsi que la baisse des thermostat dans les foyers de l'ordre de 1 degré afin de permettre d'économiser jusqu'à 10 milliards de m3 de gaz .
Si cette baisse de 15 % sur la base du volontariat ne suffisait pas, Bruxelles envisagerait des coupures qui cibleraient en priorité l'industrie.
Dans ce même rapport, le FMI classe la France parmi les pays les moins touchés mais son obligation de solidarité avec les autres pays européens l'obligerait à restreindre sa consommation. L'exécutif a déjà commencé à préparer les Français à une idée: la sobriété énergétique.