France : la séparation mère-enfant à la naissance désormais bannie
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Le 17 novembre 2021, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Prématurité, SOS Préma, la Société Française de Néonatalogie et Adrien Taquet (Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles), ont inauguré la Charte du nouveau-né. Le but : ne plus séparer les nouveaux nés avec leurs parents, peu importe les circonstances.
Le secrétaire d’État à l’Enfance, l’association SOS Prema et la Société Française de Néonatalogie (SFN) ont divulgué mercredi à l’hôpital Hautepierre de Strasbourg la « charte du nouveau-né hospitalisé » : " Nous ne voulons plus jamais que l’enfant soit séparé de ses parents à sa naissance ", a indiqué Charlotte Bouvard, fondatrice de SOS Préma.
Cette séparation « est absolument inacceptable et toutes les preuves scientifiques montrent combien la présence des parents est essentielle dans la construction du lien parents-enfant et le développement de l’enfant », a-t-elle souligné.
Pour Adrien Taquet, le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et de la Famille, une forme de « maltraitance » résulte de certaines hospitalisations qui écartent le rôle de la mère, chose qui n’est « supportable, ni individuellement ni collectivement » poursuit-il.
Les nouveaux nés, plus jamais seuls
La charte, diffusée auprès de 490 services de néonatalogie en France, contient 10 points principes fondamentaux pour permettre « zéro séparation ». Elle prévoit une « présence continue, 24 heures sur 24, d’au moins l’un des parents » auprès du bébé, elle autorise « la participation des parents aux soins » reçus par le bébé et reconnaît leur « rôle protecteur (…) dans la prise en charge de la douleur » du nourrisson.
« Les nouveau-nés perçoivent beaucoup de choses de leur environnement, et ont besoin en particulier des stimulations qui proviennent de leurs parents pour bien se développer », a indiqué Pierre Kuhn, chef du service de néonatologie au CHRU de Strasbourg et membre de la SFN.
Selon Adrien Taquet, sur 740.000 naissances par an, 75.000 sont suivies d’une hospitalisation (dont 60.000 liées à la naissance de bébés prématurés).
De nouveaux projets en vue
SOS Prema précise que 39 % des mères d’un bébé hospitalisé à la naissance ont rencontré leur enfant plus de 5 heures après l’accouchement, selon une enquête réalisée au dernier trimestre 2020 auprès de 1.104 jeunes parents. Cette proportion monte à 54 % pour les naissances par césarienne.
Adrien Taquet a également annoncé le lancement, en 2022, d’un appel à projet visant à expérimenter, sur 10 sites en France, la « sortie précoce » des nouveau-nés accueillis en service de néonatologie avec la mise en place d’équipes mobiles permettant la continuité des soins à domicile. Un budget de 2,6 millions d’euros étalé sur 3 ans sera consacré à ce dispositif expérimental.