Nouvelle interpellation d’un influenceur algérien en France : Rafik Meziane accusé d’appels à la violence sur TikTok
Par racPublié le
Paris — Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé ce mercredi matin l’arrestation de Rafik Meziane, un influenceur algérien de 36 ans, alias « DJ Rafik » sur TikTok. Ce dernier est accusé d’avoir « appelé à commettre des actes violents sur le territoire français » via des publications sur le réseau social, selon un communiqué publié par le ministre. Interpellé dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, il aurait été suivi par plus de 36 000 abonnés avant son arrestation.
Un contexte diplomatique tendu
Cette arrestation s’inscrit dans une série d’interpellations visant des influenceurs algériens en France depuis début janvier. Au moins six personnes, dont une Franco-Algérienne, ont été ciblées pour des propos qualifiés de haineux ou d’apologie du terrorisme. Parmi elles, le cas de « Doualemn », un autre influenceur expulsé vers l’Algérie le 9 janvier avant d’être immédiatement renvoyé en France par les autorités algériennes, avait déjà exacerbé les tensions entre les deux pays. Bruno Retailleau avait alors dénoncé une tentative d’« humiliation de la France » par Alger.
Les relations franco-algériennes, déjà fragilisées par le soutien français à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et l’incarcération en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, traversent une phase critique. Le ministre de l’Intérieur a toutefois précisé n’avoir « aucune preuve d’une manœuvre coordonnée » entre le gouvernement algérien et ces influenceurs, tout en soulignant qu’ils « profitent d’un contexte d’exacerbation des tensions ».
Santé fragile et procédures en cours
Selon des informations exclusives, l’état de santé de Rafik Meziane serait « incompatible avec un placement en garde à vue » pour le moment. Il sera convoqué ultérieurement par les enquêteurs. Bruno Retailleau a salué le « professionnalisme » des forces de l’ordre et réaffirmé sa volonté de ne « rien laisser passer », martelant qu’« Internet n’est pas une zone de non-droit ».
Cette fermeté s’inscrit dans une ligne politique controversée. Alors que le ministre prône une « normalisation » des relations avec Alger, des voix critiques, comme celle de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, l’accusent de participer à une « escalade » en mélangeant enjeux sécuritaires et diplomatiques.
Une stratégie répressive qui divise
Depuis juillet 2024, le durcissement de la position française sur le Sahara occidental a ravivé les vieilles blessures coloniales. L’Algérie, soutien historique du Front Polisario, rejette les accusations françaises d’« humiliation » et dénonce une « campagne de désinformation ». Dans ce climat, les arrestations d’influenceurs alimentent les critiques : la droite dure exige des sanctions contre Alger, tandis que le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, appelle à « reconstruire la relation ».
À suivre : Les prochaines heures seront cruciales pour Rafik Meziane, dont le cas pourrait influencer l’évolution des relations franco-algériennes. Une audience est prévue pour statuer sur son placement en détention, alors que le gouvernement tente de concilier fermeté sécuritaire et apaisement diplomatique.