Nicolas Sarkozy (DR)

France: des proches de Sarkozy mis en cause dans une affaire de financement occulte de campagne électorale

L'affaire du financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 éclabousse les proches de Nicolas Sarkozy qui est ainsi indirectement mis en cause. L'affaire a trait au versement de rétrocommissions dans le cadre de contrats d'armement, mises en lumière dans l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002.

Nicolas Bazire, 54 ans, ancien directeur de la campagne électorale d'Edouard Balladur en 1995 et proche de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen, jeudi 22 septembre, pour complicité d'abus de biens sociaux dans le volet financier du dossier Karachi.

Mercredi, le juge Renaud Van Ruymbeke qui mène l'enquête sur cette affaire a mis en examen pour recel d'abus de biens sociaux un autre proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert.

L'Elysée a réagi jeudi 22 février, aux nombreux commentaires des médias sur cette affaire. Dans un communiqué, la présidence de la République a assuré que le chef de l'Etat n'avait "jamais exercé la moindre responsabilité dans le financement de cette campagne", dont il était le porte-parole, et que son nom "n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier". "Tout le reste n'est que calomnie et manipulation politicienne", a ajouté l'Elysée.

A gauche, les commentaires vont bon train de la part des candidats aux primaires du parti socialiste. La gauche demande la levée du secret défense sur l'affaire Karachi.

Le 8 mai 2002, un attentat avait fait 15 morts à Karachi (sud du Pakistan), dont 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN), travaillant à la construction d'un sous-marin. Après une première mise cause d'El Qaïda, l'enquête s'est orientée vers un contentieux franco-pakistanais lié à l'arrêt du versement de commissions et de rétrocommissions qui auraient financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.

Suite à la mise en place d'une mission d'information parlementaire, six familles de victimes ont porté plainte pour "corruption" contre le club politique de M. Balladur. Leur avocat, Me Olivier Morice, accuse M. Sarkozy d'être "au cœur de la corruption".