Foued Mebazaa, président de la République par intérim (DR)

La Tunisie ouvre le chantier de la lutte contre la corruption et les malversations

Les autorités tunisiennes par intérim fixe le cap en matière de lutte contre la corruption, les malversations et la mauvaise gestion des deniers publics. Point de rupture essentiel avec le régime de Ben Ali, l'ouverture de ce chantier est placée au premier rang des priorités de réforme à mener dans le cadre des futures institutions.

"La création d'une structure permanente et indépendante dotée des moyens matériels et des ressources humaines nécessaires, ainsi que des prérogatives juridiques propres à lui permettre de lutter efficacement contre les phénomènes de corruption et de malversation" s'impose plus que jamais a déclaré Foued Mebazaa, président par intérim lors de l'ouverture des travaux d'une conférence internationale sur ce thème.

M. Mebazaa a exprimé son souhait de voir "l'Assemblée nationale constituante, qui sera élue le 23 octobre prochain, inscrire parmi ses priorités la question de la lutte contre la corruption et la malversation, et instaurer les fondements de la bonne gouvernance outre la réforme de la magistrature dans le cadre du processus d'édification de la Tunisie nouvelle".

Depuis le déclenchement de la révolution de janvier 2011, "la Tunisie a eu recours à une démarche rationnelle pour le traitement de ces dossier", a-t-il assuré. "Bien que cela nécessite un laps de temps relativement long, nous restons convaincus du fait qu'il s'agit là de la meilleure voie à emprunter pour assurer la justice dans sa noble dimension, loin de toute forme de vengeance".

Le président par intérim a également insisté sur "la consécration du principe de l'indépendance de la magistrature".

Pour sa part, Abdelfattah Omar, président de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation, a rappelé que le pays était l'otage d'un système aux ramifications multiples, dont l'ancien président et sa famille proche tiraient toutes les ficelles.