Mal armés et désorganisés les insurgés libyens peinent à avancer hors de Benghazi
Par yazPublié le
Au cinquième jour des frappes de la coalition, l’étau est à peine desserré autour des insurgés qui peinent à mener une contre offensive. Bien que quasiment dépourvue de capacités aériennes, l’armée régulière conserve globalement ses positions sur le terrain.
Constituées majorité de jeunes civils, avançant visiblement dans le désordre, dépourvus de soutien logistique et d’armement adéquat, les troupes des insurgés font face à une armée de près de deux mille tanks, renforcée par des mercenaires.
Pour l’instant, les forces kadhafistes ont été seulement repoussées de la ville de Benghazi. Elles continuent à occuper la ville d’Ajdabiya.
A Benghazi, bastion de l’opposition, "la plupart des combattants rebelles partent au front sans avoir reçu aucun entraînement préalable, explique. Ils sont des milliers, pour la plupart armés de fusils, mais aussi parfois de couteaux, ou même sans arme, attendant éventuellement la mort d'un compagnon pour récupérer son kalachnikov et poursuivre le combat à sa place ", décrit l'envoyé spécial du Monde, Rémy Ourdan.
« L'organisation d'une structure logistique ne s'improvise pas, surtout dans une guerre dans le désert, qui nécessite un peu plus que quelques personnes montant sur une camionnette pour traverser une route et conquérir une ville », explique de son côté Alexandre Vautravers, professeur de relations internationales et spécialiste de doctrine militaire à l'université Webster, à Genève, cité par Le Monde.
« Pour une véritable offensive, il faut une organisation logistique très importante, ce que la rébellion n'a pas. Ce qu'ils peuvent faire de mieux, c'est se barricader sur place et vendre chèrement leur peau. Ce qu'ils ont fait jusqu'ici », poursuit-il.
La situation semble désormais quasiment bloquée entre résistance de l’armée régulière de Kadhafi et incapacité des insurgés à mener une contre-offensive.
Si elle reste déterminée à vouloir protéger les populations civiles réellement menacées, la Communauté internationale se voit à présent contrainte de négocier l’arrêt des frappes contre des garanties de non agression des villes détenues par les insurgés, en attendant une issue politique, de toute façon inévitable dans l’état actuel des choses entre un régime aux capacités militaires considérablement affaiblies et un mouvement de rébellion de plus en plus soutenu de l’extérieur.