Kidal est depuis plusieurs jours le théâtre de combats entre l'armée malienne et des groupes armés touareg... (DR)

Mali: le MNLA inflige de lourdes pertes à l’armée

Une quarantaine de militaires maliens ont été tués, une cinquantaine d'autres blessés et 70 faits prisonniers lors des affrontements de ces derniers jours à Kidal, dans le nord du Mali, a déclaré un porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), mouvement rebelle touareg malien, au cours d' une conférence de presse, tenue jeudi à Ouagadougou.

Selon Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, basé dans la capitale burkinabé, son mouvement déplore de son côté deux morts, dont un officier, et une dizaine de blessés.

La MNLA aurait également récupéré "50 véhicules 4X4 flambant neufs abandonnés par l' armée malienne, ainsi que 12 blindés et plusieurs tonnes de munitions et d' armes", selon Mossa Ag Attaher.

Kidal est depuis plusieurs jours le théâtre de combats entre l'armée malienne et des groupes armés touareg, dont le MNLA, qui affirment avoir pris le contrôle de la ville, ainsi que d'autres communes du nord du pays, en défaisant les forces régulières.

« Un nouvel embrasement du Nord-Mali »

"Nous n'avons aucun enthousiasme par rapport à cette victoire, car nous n' avons pas voulu ces affrontements", a assuré le porte-parole du MNLA.

Selon lui, l'objectif de son mouvement "n'est pas de gagner cette bataille, mais la paix et le développement pour le peuple de l'Azawad", soient les territoires du nord du Mali.

"Nous voulons mettre fin à ces hostilités à condition que l'armée malienne le veuille. Mais pour l' heure, nous avons donné des instructions à nos forces pour protéger les positions nouvelles et anciennes jusqu'à nouvel ordre", a-t-il insisté, appelant la communauté internationale à venir en aide aux populations de Kidal et aux blessés.

Kidal se trouve "dans une situation alarmante", un obus étant notamment tombé sur son hôpital, a poursuivi M. Attaher.

Le  ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, qui était médiateur de la crise malienne et qui avait participé à la signature des accords de Ouagadougou de juin 2013, craint pour sa part un nouvel « embrasement du nord du Mali, comme en 2012 »

"L'accord du 18 juin dans sa partie cessez-le-feu est mis à mal", s'est inquiété M. Bassolé jeudi sur une radio, appelant "toutes les parties signataires" à "renoncer à l'usage des armes".