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Chambres d’hôtes à Marseille: «la maison du petit canard» accueille à bras ouverts

Il y a quinze ans les chambres d’hôtes à Marseille se comptaient sur les doigts d’une main. Le concept à la manière du « Bed & Breakfast » anglais, longtemps privilégié à la campagne, s’est peu à peu développé dans les villes.

Aujourd’hui, plus de 70 chambres d’hôtes sont référencées par l’Office du Tourisme de Marseille. De 50 à 150 euros pour une chambre double suivant les quartiers et la saison, la formule s’avère compétitive par rapport à l’offre hôtelière. Les touristes sont par ailleurs attirés par le charme d’un séjour chez l’habitant.

Rencontre avec Youssef El Bandrawy qui accueille les clients dans la "Maison du petit canard" au Panier (2e).

Les quatre studios proposés à la clientèle portent les noms des personnages de Pagnol. Ici, ni draps blancs ni décoration uniforme mais «des chambres conçues pour se sentir comme à la maison ». La différence avec les hôtels ? Youssef qui a été chasseur bagagiste dans les grands hôtels de Marseille et de Courchevel avant d’ouvrir ses premières chambres d’hôtes l'explique par trois mots : «l’accueil, la rencontre avec la clientèle et le petit déjeuner».

De 8 heures à 10 heures, sur la table, Youssef dispose café, thé, jus de fruits, plateaux de fromage, saucisson, différentes variétés de pain achetés à la boulangerie du quartier et confitures maison. «Je fais des confitures de fraise cacahuètes grillées, oranges amères, oranges douces, aubergine et myrtilles. Bientôt j’essaierai la recette orange chocolat d’une cliente italienne»

Autre différence, la relation au lieu. S’il raconte avec humour les exigences de certains clients, il note la difficulté d’adopter une clientèle qui ne fait pas partie des chambres d’hôte : « Les clients ne sont plus à l’hôtel, ils sont chez nous. En général cela se passe très bien s’ils savent être disciplinés et respecter l’endroit.»

Youssef ouvre les portes de sa maison depuis quinze ans. Avant qu’elle ne soit référencée par les guides, ses premiers clients sont venus grâce au bouche à oreille. La mise en place du TGV a amené une clientèle parisienne, puis belge et hollandaise. Aujourd’hui, il reçoit de nombreuses autres nationalités européennes pour un week-end, quelques jours ou une semaine.

Les touristes ne sont pas les seuls attirés par le lieu. «Par rapport à une chambre d’hôte à la campagne, nous sommes loués toute l’année et pas juste l’été ». La maison du petit canard est devenue le lieu privilégié de conférenciers et de chercheurs, de voyageurs en route pour la Corse et de personnes en quête d’un logement ou d’un travail sur Marseille.

Lieu légendaire de la cité phocéenne, le quartier du Panier, autrefois qualifié de "coupe-gorge" est devenu un lieu branché avec ses petites boutiques d’arts et de souvenirs. Youssef lui-même expose ses tableaux dans l’impasse Sainte Françoise devant chez lui, en face de la boutique  baptisée du titre du feuilleton à succès, "Plus belle la vie".

Mais c’est l’histoire de ce quartier fait de rencontres et de mélange que Youssef préfère raconter. Il commence le matin au petit déjeuner et continue quelques fois les soirs d’été autour de grillades sur la terrasse ou l’hiver devant un feu de cheminée et un plat de tajine ou de bœuf bourguignon.

Isabelle Appy

La maison du petit canard : http://maison.petit.canard.free.fr/