Le groupe Bolloré en passe de céder son groupe logistique en Afrique
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Le groupe Bolloré est entré en négociations exclusives avec MSC, son principal concurrent jusqu’alors, en vue de lui céder toutes ses activités de transport et de logistique en Afrique. Avec cette transaction, c’est un chapitre de la Françafrique qui se termine.
L’armateur italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Company) est sur le point de racheter les activités maritimes du groupe français en Afrique pour 5,7 milliards euros. Bolloré a accepté de négocier en exclusivité avec le groupe MSC jusqu’à la fin mars 2022 pour élaborer un accord.
La finalisation de la transaction avec MSC ne pourrait être actée « qu’à l’issue des procédures d’information et de consultation des instances représentatives du personnel compétentes et de certaines opérations de réorganisation internes au groupe Bolloré », a signalé lundi le groupe Bolloré. En outre, la réalisation de la cession serait conditionnée " à l’obtention d’autorisations réglementaires des autorités de la concurrence compétentes, ainsi qu’à l’accord de certaines des contreparties de Bolloré Africa Logistics ". À noter que le groupe français a indiqué qu'il " fera savoir, au moment qu'il jugera opportun de divulguer les suites de ces négociations".
Une fortune faite en s’alliant aux dictateurs africains
Véritable empire en Afrique, la branche Bolloré Africa Logistics détient des infrastructures dans plus de 20 pays sur le continent, notamment un réseau de 16 concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires. C’est cette entité que Bolloré entend céder.
Le groupe français s’est développé sur le continent en tissant des liens avec certains dictateurs africains. Ces alliances lui ont valu une réputation sulfureuse en Afrique, le nom de Bolloré étant très souvent associé au néocolonialisme français.
Accusé par la justice française d’avoir apporté son aide à des campagnes électorales en échange de l’attribution de concessions portuaires au Togo et en Guinée, le groupe a accepté un accord qui l’obligeait à payer une amende de 12 millions d’euros et une surveillance par l’Agence française anticorruption. Cet accord, accepté par Vincent Bolloré (qui a laissé le groupe entre les mains de son fils Cyrille en 2019) fut néanmoins refusé par la justice. Le dossier a été renvoyé à l’instruction.
En termes de calendrier, l'abandon de la logistique africaine interviendrait pratiquement au moment où Vincent Bolloré a annoncé qu'il passerait les commandes à ses enfants, au passage symbolique du 200e anniversaire de l'entreprise familiale en février prochain. "Clore le chapitre africain pourrait être une façon de confier aux héritiers une ardoise vierge pour y inscrire une nouvelle trajectoire au projet familial".