Marseille : mobilisation des taxis en colère
Par yazPublié le
«Qui a besoin d’un taxi ?» commentait ce matin une passante étonnée par le nombre de véhicules stationnés rue de Rome. L’appel à mobilisation lancé sur le plan national a trouvé écho à Marseille, où près de 1000 taxis de la région sud-est se sont donnés rendez-vous, mercredi 25 mai 2011.
Venant parfois d’Aubagne, Rognonnas, Cavaillon, Avignon, Saint-Raphaël ou Nice, les taxis ont mené une opération escargot à partir de 9h30 perturbant la circulation sur le Prado, l’A50 et l’A7. Les véhicules ont ensuite convergé depuis Castellane, la Cannebière et le cours Lieutaud, vers la préfecture, point de rendez-vous à midi des taxis en colère.
Pour la corporation, aux coûts de la remise aux normes des équipements s’ajoutent le prix du gazole et la disparition de la détaxe dont bénéficiait la profession depuis 2008. «On est assez déçus du gouvernement aujourd’hui qui nous a fait des promesses de compensation non tenues» explique Monique Roisneaux, présidente de la fédération nationale des taxis indépendants du Vaucluse (FTI84).
Autre sujet de mécontentement, la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) ainsi que le manque à gagner dans le secteur médical. «La sécurité sociale met en place des plateformes desquelles nous sommes exclus par manque de moyen en matériel et en chauffeurs » regrette Monique Roisneaux.
Les représentants syndicaux ont rencontré jusqu’à 13h le préfet de région et des Bouches-du-Rhône, Hugues Parant, pour lui exposer les requêtes de la profession. Jean Gammicchia, président du Syndicat des taxis marseillais et de Provence s’avoue satisfait : «Le préfet va faire remonter nos revendications auprès des ministères concernés : ministère de l’intérieur et ministère du tourisme pour que demain nous ayons des actes, des arrêtés et des décrets pour changer la loi notamment celle sur le VTC.»
Également satisfaits de l’ampleur de la manifestation, les syndicats ne réfutent pas l’idée de nouveaux appels à mobilisation si les choses ne bougent pas. A Marseille face aux regards des médias et de la population, les chauffeurs de taxi tel Miguel entendent aussi changer l’image de la corporation : «Nous ne sommes pas tous des brigands. Nous sommes aussi des travailleurs et des pères de famille».
Isabelle Appy