Tunisie: marches et grèves générales programmées dans trois provinces

Trois provinces tunisiennes, Siliana, Gafsa et Gabès observeront mercredi une grève générale pour dénoncer la politique de promesses non tenues par l'actuel gouvernement dirigé par une coalition tripartite (Troïka) à majorité islamiste.

Ces grèves générales sont organisées par la centrale syndicale du pays (Union générale tunisienne du Travail, UGTT), contre l'exclusion qui frappent le développement de ces trois provinces, a indiqué la direction de l'UGTT.

A Siliana, "la grève générale sera une opportunité pour commémorer un an après les événements qui ont éclaté lorsque les habitants de cette province ont tenu plusieurs rassemblements populaires pour exiger la démission de leur gouverneur", a confié Ahmed Chafaï, du bureau régional de l'UGTT à Siliana.

Une grande manifestation serait donc prévue face au siège régional de l'UGTT avec pour objectif de "faire entendre la voix des citoyens de la région de Siliana, appeler pour plus d'investissements et aussi dénoncer le terrorisme".

En novembre 2012, les forces de sécurité avaient massivement usé de gaz lacrymogènes et de chevrotine pour disperser les foules rassemblées dans une série de mouvements sociaux anti-gouvernementaux. Plus de 300 personnes ont été blessées des deux côtés (manifestants et policiers).

Par ailleurs, de nombreuses personnalités nationales et des composantes de la société civile feront le déplacement à Siliana pour participer à un grand rassemblement de protestation suivi d'une marche symbolique de plusieurs kilomètres en direction de la montagne Chaâmbi (centre-Ouest), où, il y quelque mois, de violents affrontements  avaient opposé forces sécuritaires et groupes terroristes armés, a souligné Montasar Dridi, militant de la société civile à Siliana.

Les deux autres grèves prévues à Gafsa et à Gabès ont été décidées pour réclamer une amélioration des infrastructures, ainsi que le développement, l'employabilité et l'amélioration des conditions de vie, etc.

A Gabès, la grève générale a fait suite à une décision gouvernementale portant sur la mise en place de centres hospitaliers et de facultés de médecine dans certaines provinces conformément à  la liste établie et annoncée lors d'un tout récent conseil ministériel à Tunis.

Parallèlement à ces trois grèves générales se tiendront une série de pourparlers entre différents acteurs politiques du pays (partis de l'opposition, Troïka et partenaires sociaux). Le but est de trouver un terrain d'entente indispensable à une reprise du dialogue national sur une feuille de route de sortie de crise. Celui-ci, entamé le 25 octobre a été suspendu le 4 novembre faute de consensus sur le futur Premier ministre.