Tunisie : Les grèves, un moyen d'action sociale à double tranchant, selon l'enquête TBC
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Une année après la chute du régime Ben Ali, alors même que la priorité des Tunisiens est avant tout d'ordre économique, certains sondages révèlent que le principal obstacle au redémarrage économique en Tunisie reste les grèves et sit-in et le climat social tendu par les conflits sociaux.
Ainsi pour M. Raef Abdennadher, directeur de la Société Training and Business Center Partners (TBC), qui vient de publier le rapport de son enquête "La révolution, une année après.." : "L'inflation et la baisse du pouvoir d'achat, la détérioration de l'économie représentent les principaux effets néfastes d'une révolution qui sont loin d'être bénéfiques à une économie qui était déjà en crise malgré la vitrine des indicateurs trompeurs".
Ainsi, précise le rapport de cette enquête", malgré les acquis, aussi considérables soient-ils", les Tunisiens considèrent que leur économie "est en train de payer très cher la facture de cette révolution".
Parmi les revers de la révolution tunisienne exprimés par les Tunisiens qui ont participé à cette enquête figurent "l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat" (82,30%), "les grèves et les revendications continues" (78,70%), "la mauvaise situation économique" (76,80%) et "la montée du radicalisme religieux" (54, 90%) ainsi que "l'impunité de certaines personnalités de l'ancien régime" (57,20%).
Selon cette étude, la majorité des Tunisiens interrogés (72,7%) ont exprimé une alarmante inquiétude quant à l'avenir social et économique de leur pays tout en affirmant que "la gestion de la révolution" demeure pour eux "un exercice totalement nouveau".
"Les grèves et les revendications sociales constituent incontestablement à la fois le principal acquis et la principale menace pour la révolution", a expliqué M. Abdennadher. Avec une économie "déjà fragilisée" par une année très difficile, "les revendications multipliées ne font qu'aggraver la situation et l'exigence de solutions urgentes, immédiates et structurelles représente une réelle mission difficile à gérer".