Algérie : Solar 1000 MW un appel d'offres pour exploiter l'énergie solaire du sud
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Le ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables algérien a annoncé le lancement d'un appel d'offre pour la réalisation du projet de production de 1.000 MW en énergie solaire, dénommé "Solar 1000 MW".
Ce projet consiste à réaliser des centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 1.000 MWc, réparties sur le territoire national, en lots de 50 à 300 MWc chacune, indique le document de l'appel d'offres. Les sites destinés à accueillir ces installations seront mis à la disposition des sociétés de projet, par la Société Algérienne des Energies Renouvelables dénommée SHAEMS, Spa. À signaler que 11 sites d'une capacité globale de 4250 hectares ont été retenus, avec la participation efficiente des wilayas concernées, à savoir El-Bayadh, Ouargla, El Oued, El M'Ghair, Ghardaïa et Béchar.
L'énorme potentiel solaire inexploité du Sud algérien
Le renouvelable algérien ne compte que pour 3 % de son apport énergétique global, 97 % de son électricité étant générée à partir d’énergies fossiles, en très grande majorité du gaz. Néanmoins, les ambitions du pays laissent à penser qu’on se dirige vers une révolution énergétique. En effet, cet appel d’offres pour la réalisation de 1 gigawatt (GW) entre dans le cadre d’un plan plus important visant à créer 4 GW à l’horizon 2024.
Pour ce faire, le gouvernement, confronté à une demande croissante (+ 7 % par an entre 2010 et 2018) et au déclin des ressources pétrolières et gazières, tablent sur un énorme potentiel solaire inexploité du Sud algérien qui dispose d’une moyenne de 3.000 heures d’ensoleillement par an. Si cette tentative est loin d’être la première, elle pourrait bien être la bonne, d’où un certain enthousiasme que suscite cet appel offre. « Il y a nécessité de sortir du fossile. Le futur énergétique de l’Algérie sera renouvelable », avait déjà insisté en avril le ministre de l’époque, Chems Eddine Chitour.
Une nouvelle tentative pour faire oublier les échecs déjà consommés
L’Algérie avait déjà lancé en 2011 le Programme national de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (PNEREE) avec l’ambition d’atteindre un taux de 40 % de capacité de production d’électricité d’origine renouvelable à l’horizon 2030, en réalisant des installations dotées globalement de 22.000 MW, dont 10.000 MW seraient dédiés à l’exportation.
Toutefois, "le planning de réalisation prévu n’a jamais été suivi dès la première étape. En effet, sur l’ensemble des projets pilotes totalisant les 110 MW prévus, seules trois réalisations ont vu le jour avec une puissance globale de 36,3 MW.
Rappelons également l’échec du projet desertec que l’Algérie, en coopération avec l’Allemagne, voyait comme le projet phare capable de produire de l’hydrogène vert, qui remplacerait le gaz naturel d’ici 2030 et serait même possible d’être exporté en Europe via les pipelines existants”. Néanmoins, ce projet fut vite abandonné à cause des coûts élevés des opérations (plus de 450 milliards de dollars) et des mésententes entre les parties concernées.
Les défis auxquels l’Algérie doit faire face
Le gouvernement algérien a donc plusieurs fois tenté d'investir dans les énergies renouvelables solaires afin de maintenir la durabilité de l'économie à long terme. Si cette fois elle arrive à concrétiser ses ambitions, l'Algérie deviendrait exportatrice d'énergie électrique vers l'Europe et l’Afrique, vu sa situation géographique et sa richesse en matière d’énergie intarissables.
Néanmoins, l’industrie des énergies renouvelables et la mise en œuvre de ses programmes nécessitent des budgets très importants, en particulier pour les pays qui débutent dans cette expérience. Les pays riches ont alloué près de 100 milliards de dollars dans ce programme. Aussi, les énergies renouvelables nécessitent des programmes de formation, une main-d’oeuvre spécialisée et des étapes précises pour les mettre en œuvre, un défis de taille, à relever dans un contexte de la crise économique particulièrement aiguë.