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Le dernier hommage à Youssef Chahine

Vedettes de cinéma, personnalités politiques, intellectuels, journalistes…  Ils sont venus nombreux à l’église catholique romane de la Résurrection, dans le centre du Caire, dire adieu au « prince du cinéma arabe ».

Le cercueil de Youssef Chahine décédé dimanche à l'âge de 82 ans, était enveloppé du drapeau égyptien, salué par plus d’un millier de personnes.

Le cinéaste doit être enterré à Alexandrie, sa ville de naissance, dans le caveau familial.
Youssef Chahine est décédé dimanche à l'aube à l'hôpital militaire de Maadi, dans la banlieue du Caire, après avoir passé six semaines dans le coma à la suite d'une hémorragie cérébrale.

L’histoire cinématographique gardera l’empreinte d’un créateur génial et engagé contre toutes les intolérances, tous les intégrismes. Chahine est l’auteur d’une quarantaine d’œuvres qui n’ont cessé d’interpeller les hommes et les femmes attachés au valeurs de progrès, en Egypte et dans le monde.

Ouvertement opposé aux islamistes et au régime en place, Youcef Chahine a toujours conservé une liberté de ton qui lui a valu les foudres des fanatiques, notamment avec son film "Le destin" (1997), évoquant Averroès, philosophe arabe du XIIè siècle.

Sa toute dernière production date de 2007. Elle laisse comme un message d’alerte sur l’état de délabrement de la société égyptienne. « Le Chaos «  met en scène un policier corrompu qui règne en maître sur tout un quartier. La corruption ronge avant tout en effet la liberté des petites gens, tout autant que l’intégrisme religieux.

Malgré son regard critique, Chahine forçait le respect et l’admiration du régime, tout comme l’écrivain prix Nobel, Naguib Mahfoud.

En France, il a été décoré de la légion d’honneur. A l'annonce de sa disparition, Nicolas Sarkozy a salué un "intellectuel d'une grande indépendance, fervent défenseur du mélange des cultures".