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France : Martine Aubry entre dans la bataille des présidentielles

Elle est apparue dans un décor sobre aux côtés des seuls drapeaux Français et de l'UE. Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste (PS), a annoncé lundi 28 juin sa candidature à l’élection présidentielle a partir de Lille, ville dont elle est maire, et en donnant le sentiment de "sauter" d’ores et déjà l’étape des primaires qui l’opposent à quatre autres candidats.

L’heure de la bataille a vraiment sonné cette fois pour François Hollande, Ségolène Royal, Manuel Valls et Arnaud Montebourg candidats concurrents de Martine Aubry. Celle-ci démarre visiblement sa campagne sur des chapeaux de roues, lors d’un rendez-vous très attendu, sous les projecteurs des médias.

Celle qui promettait de céder gracieusement sa place à Dominique Strauss-Khan avant qu’il ne soit empêtré dans une affaire sordide, n'a sans doute vraiment rien à craindre d'une bonne partie de ses concurrents qui va très probablement faire de la figuration et se démener pour exister jusqu’au 9 octobre prochain, date des primaires socialistes.

Le seul vrai concurrent de la maire de Lille c’est bien entendu François Hollande, le candidat « normal » qui caracole dans les sondages. Va-t-il encore rester en tête ? Rien n’est moins sûr, car les nombreux soutiens de Martine Aubry vont entrer en scène et ils ne sont pas légers.

La première secrétaire du PS a en effet réussi à rallier les Fabiusiens, les Strauss-Khaniens, ainsi que l’aile gauche du PS représentée par son porte-parole, François Hamon. Cela fait du monde qui pourrait faire du bruit en sa faveur.

La partie n’est pas gagné pour autant, sachant que François Hollande a quelque longueurs d’avance dans la campagne et qu’il est plutôt bien vu par les socialistes du terroir.

Pour son entrée en campagne, la candidate Aubry a prononcé un discours d’une tonalité plutôt «sociale».

« (…) Les jeunes doivent pouvoir faire des projets de vie et de travail. (…) Chacun doit avoir accès aux soins et à un logement digne. Nos anciens ont droit à une retraite décente et à une prise en charge de la perte d'autonomie par la solidarité nationale. La sécurité qui est un droit essentiel, doit être assurée», a-t-elle affirmé.

En réponse à une droite qui la taxe de «candidate du passé», épinglant notamment la loi sur les 35h dont elle est à l'origine, Martine Aubry a fustigé «un pouvoir enfermé dans ses certitudes, qui a touché à tout sans rien régler».

"Rassembler les femmes et les hommes de gauche"

«Notre pays subit de grands désordres, désordre économique, désordre budgétaire, désordre social, qui entraînent d'autres désordres dans les vies comme dans les lieux de vie - à l'école, à l'hôpital, dans les territoires», a-t-elle décrit.

«On ne peut pas innover, créer, soigner, éduquer, et soumettre ces nécessités vitales aux seules lois du marché. On ne peut pas critiquer le pouvoir financier, tout en le laissant continuer ses pratiques détestables. On ne peut pas protéger les Français en imposant les recettes libérales qui les fragilisent», a commenté la candidate.

Au plan politique, Martine Aubry affirme vouloir «plus que tout rassembler, rassembler aujourd'hui les femmes et les hommes de gauche, les écologistes et les humanistes pour que demain en 2012 nous puissions rassembler les Français et la nation toute entière».

Martine Aubry ayant prévu de quitter ses fonctions si elle était candidate, la question de sa succession sera abordée jeudi lors du Conseil politique qui réunit quatorze dirigeants du PS.