A l'interface du monde méditerranéen, un cycle de chants

20ème Edition des Chants Sacrés en Méditerranée

Pour sa vingtième édition, le cycle de concerts «Chants Sacrés en Méditerranée » poursuit sa visite autour du chant, du sacré et de la Mare Nostrum. Du 1er au 23 octobre 2011 dans le Sud de la France, dans la cité phocéenne et des lieux privilégiés de la Provence et du 10 novembre au 10 décembre sur l’autre rive de la Méditerranée (dans les cités de Gênes, Tunis ou Thessalonique etc).

Omar Daniel Belli, Fondateur de l’association ECUME (pour Echanges CUlturels en MEditerranée) en 1983 à Marseille et qui en assure le secrétariat général, nous présente cette manifestation : « En 1992, nous avons créé les Chants Sacrés en Méditerranée avec l’envie de faire découvrir, de promouvoir et d’échanger des patrimoines musicaux en provenance du nord et du sud de la Méditerranée. Afin de mettre en évidence les références communes et rendre compréhensibles les spécificités, nous avons choisi depuis quelques années de proposer une thématique commune aux artistes invités. » L’an dernier, comme cette année anniversaire et en 2012, la création des programmes musicaux s’articulent autour de la proposition « Comme l’eau qui coule… ».

On pourrait penser à un choix qui s’est imposé par le fait que l’eau est une problématique prioritaire de développement durable en Méditerranée et l’objet du Forum Mondial de l’Eau qui se tiendra à Marseille justement en mars 2012, mais bien entendu, les propositions culturelles tirent leur substance d’un supplément de poésie : «  J’aime beaucoup Marguerite Yourcenar et nous avons emprunté notre thématique au titre d’un de ses recueils de nouvelles. Nous avons toutefois obtenu la labellisation du 6ème Forum Mondial de l'Eau pour cet événement » précise Monsieur Belli. Cette idée de proposer ce thème du sacre de l’eau sous la forme d’un triptyque semble être une réussite si l’on en croit le rayonnement tant régional que méditerranéen de l’édition 2010.

Cette année, c’est 8 ensembles musicaux qui seront programmés lors de 23 concerts dans 19 communes du Sud de la France puis 4 concerts qui seront disséminés à l’échelle méditerranéenne. Waed Bouhassoun, fille d’un joueur de oud et d’une chanteuse, est une artiste accomplie dans ces deux médiums. « La voix de l’amour », titre de son premier opus en 2009 permet d’approcher la qualité de cette artiste syrienne : dans la lignée des voix de la chanson arabe des années trente, une exploration du patrimoine musical, poétique et une recherche de la source pour la réinterpréter.

Notons également le concert gratuit qui aura lieu le 22 octobre prochain aux Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre à Marseille du chœur des hommes de Marseille, Lo Còr de la Plana, qui puisera dans les répertoires traditionnels occitans ou méditerranéens pour chanter La bòna mar (La bonne mer). Ou encore le répertoire inédit de « Rivages », la rencontre entre la soprano Françoise Atlan « invitée pour la première fois il y a 17 ans » rappelle le fondateur d’ECUME, et Nathalie Négro, pianiste, dont le CD sortira du reste début novembre.

La programmation de ce cycle de concerts s’adosse sur l’action menée par l’équipe salariée et bénévole d’ECUME depuis trente ans pour la pérennisation des échanges culturels et éducatifs dans le bassin méditerranéen.

« Alors qu’en 1983, cette initiative est partie de Marseille, nous avons impulsé et structuré un réseau d’organismes et de correspondants dans le pourtour méditerranéen. Aujourd’hui ce sont pas moins de 8 ECUME(s) dont le premier a été créé en 2000 à Alexandrie et le dernier a vu le jour en févier 2011 à Thessalonique avec nos amis grecs et un réseau de 8 correspondants à Alger, Beyrouth, Istanbul, Lisbonne etc… qui collaborent avec le souhait de créer une Fédération en Méditerranée. C’est un processus long, lent et qui demande un investissement humain fort, continu ainsi que des moyens financiers (dont la recherche permanente est chronophage) : c’est tout l’enjeu de la coopération internationale. Mais cette colonne vertébrale commune est fondamentale. Elle nous a permis, au-delà de la création d’événements culturels, de créer et de coordonner trois réseaux artistiques en Méditerranée : un réseau d’Ecoles d’Art en 1985, un deuxième des Ecoles de Musique quelques années après et le dernier autour des Ecoles de Théâtre en 2000. Ce réseau est dynamique et il se nourrit de rencontres annuelles itinérantes et de projets communs. »

ECUME c’est donc cela: un travail dans le temps long, à partir d’une base vivace, qui trace une continuité géographique dans une région du monde traversée par des tensions réelles géopolitiques mais aussi de nouvelles pages qui s’écrivent actuellement dans les pays arabes. « Nous sommes des ouvriers de la Méditerranée » conclue Omar Daniel Belli et c’est à cette découverte des cultures méditerranéennes que le prochain festival nous convie.

Programmation complète et calendrier, tarifs et réservations, consulter le site d’ECUME :
www.ecume.org