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Pendant deux jours, Marseille tourne ovale

Vendredi 27 et samedi 28 mai, la cité phocéenne a délaissé son concubin officiel pour s’offrir un week-end d’aventure avec un amant de passage. Marseille est pourtant réputée fidèle au football et à son Olympique légendaire. Mais pour ces deux jours, elle s’est abandonnée à ce rugby qui la courtise depuis déjà plusieurs années.

Les deux demi-finales du championnat de France, organisées au stade Vélodrome, ont régalé les Marseillais, non seulement sur le terrain mais aussi dans les rues de la ville.

Au programme, l’élite de l’Ovalie, venue en découdre dans la capitale du ballon rond: Clermont - Toulouse à l’ouverture ; Montpellier - Racing à la conclusion.

Dès vendredi, les supporters des quatre équipes déferlent sur la ville. Le Jaune et Bleu de Clermont rivalise avec le Rouge et Noir toulousain. Mais le match des couleurs reste cordial et même convivial. Dans le métro, tout ce beau monde fraternise dans la bonne humeur. Un groupe venu de la ville rose invective les Jaunards auvergnats :

“Oh, Clermontois, vous êtes prêts ? Allez, que le meilleur gagne, et rendez-vous après le match pour boire un coup !”

Sur le Vieux-Port, une petite équipe de fans du Racing s’est rassemblée autour d’une bouteille et offre le pastis à tous les passants. Des supporters parisiens qui payent l’apéro aux Marseillais, il n’y a probablement que le rugby pour procurer ce genre de scènes.

Une clique de Jaunards passe à leur hauteur et s’en donne à coeur joie : “On n’entend pas chanter les Catalans !

Les Catalans ? Que font-ils dans cette histoire ? C’est un supporter parisien qui brouille les pistes : en plus de la casquette ciel et blanc du Racing, il porte sur les épaules la bandière sang et or de Perpignan. Il s’explique : “Je suis pour l’USAP, mais ils sont éliminés, alors...”

En deux jours bigarrés, les rugbymen et leur public ont donné une véritable leçon de “savoir-fête” au pays des manchots. Côté sportif, Toulouse et Montpellier l’ont emporté. Ils se retrouveront en finale samedi prochain à Saint-Denis. Finalement, c’était presque anecdotique.

Jan Cyril Salemi