Record de la tragédie migratoire en 2024, toujours plus d’hommes, de femmes et d’enfants exilés au péril de leur vie 

Record de la tragédie migratoire en 2024, toujours plus d’hommes, de femmes et d’enfants exilés au péril de leur vie 

L’année 2024 restera marquée par le triste record du nombre de migrants qui ont péri en tentant de rejoindre l’Europe du Sud ou l’Angleterre. Des morts brièvement signalés dans les colonnes de la presse ou sur les ondes, une information qui s’est banalisée au fil du temps, ne suscitant plus que de rares commentaires.

Dernier fait en date : trois personnes, au moins, ont encore trouvé la mort, dimanche 29 décembre, vers 6 heures du matin, au large de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, alors qu’elles tentaient de rejoindre les côtes britanniques par la mer. Cette nouvelle tragédie porte à 75 le nombre de personnes noyées à la frontière franco-britannique pour l’année 2024.

Peu importe ce bilan aux yeux des autorités françaises et britanniques, dont les accords sécuritaires n’ont pas d’autre finalité que le durcissement répressif. Plus de police des frontières, intensification des traques, entraves aux actions des associations auprès des migrants… les dispositifs mis en œuvre depuis des années ont pour seul effet d’aggraver des conditions mortifères. Les politiques migratoires des deux côtés de La Manche ne sont rien d’autre que des pièges mortels tendus à de pauvres hères en quête d’une vie meilleure que celle qu’ils ont fui en prenant des risques à peine imaginables.

Laissons-les mourir pour que d’autres ne suivent pas !

Hors de ce point de passage, le bilan est terrible et ne cesse de s’alourdir. 40.000 ! tel est le chiffre glaçant du nombre d’exilés qui ont péri en Méditerranée depuis 2014, selon l’Organisation mondiale pour les migrations. Pour la seule année 2024, on a dénombré 2368 personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Ailleurs, sur ce qu’on appelle la « route de l’Atlantique » qui mène de l’Ouest africain vers les Canaries, 9757 migrants ont perdu la vie en 2024, selon l’association ibérique Caminando Fronteras, Soit 58 % de plus qu’en 2023.

Les ONG qui tentent des opérations de secours, quant à elles, sont les cibles permanentes des autorités, elles sont dénoncées et diabolisées, accusées de complicité avec les passeurs. En réalité, tout est fait pour que l’accumulation des drames servent à dissuader les nouvelles vagues de migrants. Laissons-les mourir pour que d’autres ne suivent pas ! Tel est le mot d’ordre criminel et fondamentalement raciste adopté par les gouvernements sous pression des partis d’extrême-droite.

La grande Europe, pour sa part, veille à le traduire fidèlement dans la politique migratoire commune, obstinément destinée à dresser des forteresses. Un accueil digne, des actes humanitaires, une intégration organisée, ces expressions-là ont été vidées de leur contenu et laissent place à la haine, à l’exclusion, aux amalgames.