Ça ne sert plus à rien d'envoyer un car de CRS pour arrêter des dealers... (DR)

Marseille: la sénatrice Samia Ghali, maire dans les quartiers Nord, demande l’intervention de l’armée

Samia Ghali, maire des 15 et 16ème arrondissement de Marseille, appelle à l’intervention de l’armée pour rétablir la sécurité dans les quartiers Nord pris en otage dans une vaste opération de règlement de comptes, qui a déjà fait des dizaines de morts et devant laquelle la police se montre étrangement impuissante.

« Si rien ne bouge, on se dirige tout droit vers un système à l'américaine, avec des gangs qui se font la guerre sur des territoires où la loi n'a plus court… », a répondu la sénatrice interviewée par le journal local La Provence.

Selon elle, « La drogue fait vivre des familles entières. Les armes prolifèrent. On se tue pour un oui ou pour un non… ».

La sénatrice et maire estime que la situation a atteint un degré de gravité qui dépasse la police.

Les camions de CRS ne servent à rien…

« Ça ne sert plus à rien d'envoyer un car de CRS pour arrêter des dealers. Quand dix d'entre eux sont arrêtés, dix autres reprennent le flambeau ! C'est comme combattre une fourmilière », dit-elle.

Selon elle, face «aux engins de guerre utilisés par les réseaux », seule l’armée peut intervenir «pour désarmer les réseaux..» et «bloquer l’accès aux quartiers aux clients…».

« Moi j'ai grandi dans une cité, je sais ce que c'est que les dégâts de la drogue (…) J'ai vu des mères pleurer en demandant à la police d'arrêter leurs enfants qui se droguaient et les dealers qui leur vendaient leurs doses (…) On ne peut s'indigner le jour de l'existence des trafics et aller le soir acheter du cannabis ou de la coke dans les quartiers nord », a déclaré la sénatrice rappelant sans doute à juste titre que la situation est très complexe, qui nécessite une autre politique de la Ville plutôt que de l’agitation médiatique et policière.

« La plupart des jeunes veulent s'en sortir, même ceux qui sont déjà dans les trafics. Dealer, ce n'est pas un idéal de vie. Mais sans travail, il n'y a pas d'issue… », a conclu Samia Ghali.