Algérie: l’administration des Douanes se bouge pour enfin lutter contre la mafia de l’import
Par N.TPublié le
Les Douanes algériennes se mobilisent pour lutter contre les transferts illicites de devises qui saignent le pays. Le directeur général des Douanes (DGD), Mohamed Abdou Bouderbala, ordonne par circulaire à ses services de faire la chasse aux réseaux mafieux qui organisent et tirent profit de ce pillage.
Le boss de la Douane indique précisément les secteurs et la nature des opérations à contrôler sévèrement. Notamment, les importations d’« équipements de production et machines industrielles, d’or et d’ouvrages aurifères, de logiciels informatiques » dans le cadre de «régimes préférentiels et dérogatoires», ainsi que les « produits exonérés ou soumis à de faibles quotités de droits et taxes ». Les surfacturations seraient devenues une pratique courante sur ces opérations.
Des malfrats importeraient semble-t-il des quantités de produits inutiles qui seraient par la suite abandonnés sur les quais. Les services des douanes sont sommés de contrôler systématiquement les conteneurs transférés vers des zones extra-portuaires et qui y dépassent les délais légaux d’entreposage.
Une économie de bazar au profit de réseaux mafieux
Les douanes vont aussi ouvrir l’œil sur les allers et venus des « mules », ces passeurs de devises en liquide…
Nul, parmi la grande majorité des Algériens, ne se plaindra de la mise en place d’un tel dispositif. Mais pourquoi vient-il si tard ? Pourquoi a-t-on laissé la situation pourrir à ce point, et permis à ces réseaux mafieux de s’organiser pour piller les réserves en devises du pays ?
Trop occupé à gérer la rente au profit de sa clientèle, le pouvoir a laissé prospérer une économie de bazar, dont ont largement profité des réseaux mafieux sous protection de hauts fonctionnaires, d’officiers très supérieurs de l'armée et d’hommes politiques. L’instruction du boss des douanes mérite d’être saluée. Mais il n’est sûrement pas d’illusions à se faire… les dès sont pipés.