Alger et Moscou entendent donner un nouveau souffle à leur coopération
Le président russe, Dmitri Medvedev a effectué, mercredi 6 octobre, sa première visite officielle en Algérie depuis son élection en 2008, à l'invitation de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Une centaine d'hommes d'affaires russes, dont le patron de Gazprom, accompagnent M. Medvedev.
Les Russes sont essentiellement motivés par les perspectives de coopération économique dans le cadre du programme quinquennal algérien 2010-2014, qui prévoit des dépenses de 286 milliards de dollars (206,5 milliards d'euros).
Un conseil des hommes d'affaires algéro-russes, présidé par le général algérien à la retraite Kamel Abderrahim, était annoncé pour mercredi.
Les échanges commerciaux entre les deux pays tournent autour de 500 millions de dollars par an. Les contrats militaires dépassent les 4 milliards de dollars.
Moscou et Alger ont signé en mars 2006 un accord prévoyant des achats d'armement de près de 7,5 milliards de dollars, en contrepartie de l'effacement d'une dette de 4,7 milliards de dollars.
Les autorités algériennes auraient par ailleurs l'intention de négocier avec les Russes l'acquisition de systèmes antibrouillage que l'OTAN refuse de fournir à l'Algérie. Il sera question aussi de frégates pour lesquels les Français, mais également les Italiens, sont en lice.
M. Medvedev devrait enfin évoquer avec le président Bouteflika l’affaire de l'acquisition d'Orascom Télécom par l'opérateur mobile russe VimpelCom.
Orascom Télécom, qui avait reçu beaucoup d'aides pour s'implanter en Algérie, est au centre d’un contentieux avec le gouvernement algérien. Ce dernier s’oppose à la cession de sa filiale algérienne Djezzy au sud-africain MTN en faisant valoir un droit de préemption de l'Etat introduit dans la loi de finances complémentaire de 2009.
La cession au groupe Française Lafarge de deux cimenteries algériennes détenues par Orascom sans que les autorités algériennes n'en aient été informées préalablement, avait mis le feu aux poudres.
En cédant 51,7 % de ses parts à VimpelCom, Naguib Sawiris, milliardaire égyptien propriétaire d’Orascom, met ainsi les Russes en avant.
Source: lemonde.fr