Algérie : le mouvement ininterrompu des harages, une simple affaire de police
De jeunes algériens tentent sans arrêt de rejoindre les côtes européennes avec des embarcations de fortune. Quand ils ne périssent pas en mer, ils tombent dans les filets des gardes côtes. Les autorités criminalisent les actes d’immigration clandestine.
Depuis mardi matin, au total 51 émigrants clandestins, dont un ressortissant malien, ont été interceptés à bord de trois embarcations artisanales.
Agés entre 17 et 43 ans, ces émigrants qui sont originaires de diverses régions algériennes, seront présentés mardi devant le procureur de la République près le tribunal de Annaba.
40 d’entre eux ont été arrêtés mardi au large des côtes de Annaba (nord-est de l'Algérie, à la frontière avec la Tunisie) selon l'agence de presse algérienne APS, qui cite une source du commandant du groupement territorial des gardes côtes.
Selon ces derniers, la première embarcation transportant 17 émigrants, qui a été repérée à 3 milles de la plage Ras El Hamra du littoral nord de Annaba, a été interceptée au terme d'une course poursuite de plus d'une heure.
La seconde embarcation à bord de laquelle se trouvaient 23 émigrants clandestins a été découverte à 15 miles de la même plage.
Les autorités algériennes dresse fièrement le bilan des ces « coups de filet » pour les six premiers mois de 2008 : soit un total de 718 Algériens candidats à l'émigration clandestine en Europe ont été arrêtés et 38 embarcations saisies.
Désespérés devant l’absence d’alternative à leur sort de chômeurs et de sans-logis, écœurés de continuer à vivre dans une société qui ne fonctionne plus qu’à l’exclusion, qui fait la part belle aux détenteurs de richesses d’origine douteuse, et sans doute aussi fatigués d’être constamment harcelés par les marchands de paradis à la clé, ces jeunes ont vite fait le choix du risque. Pour échapper à cette vie insupportable, il prenne un pari avec la mort.