Enième report de l’extradition de l’ex-golden boy Khalifa, les manœuvres de Londres agacent Alger
Le sort de l’ex-golden boy, Abdelmoumène Khalifa n’est toujours pas connu. Alors qu’il devait être livré au gouvernement algérien, le 29 décembre dernier, la justice britannique a refusé encore une fois de le lâcher. Aucune explication n’a été fournie jusqu'à présent sur les raisons de ce report. Ce n’est pas la première fois que la justice britannique recourt à cette option, laissant le gouvernement Algérien en attente.
Le ministre Algérien de la Justice, Tayeb Belaïz, a exprimé le vœu que ce «deuxième report soit le dernier» avant l’extradition du concerné prévue le 29 décembre dernier. S’exprimant récemment en marge d’une plénière au Conseil de la Nation, le ministre a rappelé que la Grande-Bretagne devait se prononcer sur l’extradition de Abdelmoumène Khelifa le 29 décembre dernier, dans le cadre de l’affaire d’El Khalifa Bank.
Le plus important pour l’Algérie est que nous ayons obtenu une décision de justice, a-t-il dit ajoutant que «le reste relève de la procédure administrative». A une question sur les autres affaires liées à l’ex-groupe, M.Belaïz a répondu que l’affaire Khalifa Airways était au niveau du tribunal de Chéraga (relevant de la cour de Blida), et que les autres sont en instance au niveau de la Cour suprême.
Pour rappel, la procédure d’extradition de l’ex-golden boy, Abdelmoumen Khalifa, devait être entamée le 24 octobre en cours. La écision qui a été reporté au 29 décembre. Le 25 juin, lle ministre algérien avait réitéré la confiance totale qu’il a toujours portée à la Justice britannique. «L’appareil judiciaire puise sa réputation dans l’histoire. Il est connu pour sa crédibilité et sa totale transparence. Et, bien évidemment, nous n’avions jamais douté de son indépendance», avait-il estimé.
Les autorités algériennes sont confortées par la symbolique du verdict. Au-delà du fait que le tribunal de Westminster a déclaré recevable la demande d’extradition à la fin de l’année 2007, M.Belaïz assimile le verdict à «un certificat de reconnaissance par excellence» de la Justice algérienne par la Justice britannique.
La victoire judiciaire est en train de prendre un aspect politique. «La Justice a reconnu que la partie algérienne a fourni des assurances pour que le procès du golden boy soit équitable», précise le ministre.
Le tribunal a mis en relief le fait que l’Algérie s’est aussi engagée à annuler le verdict prononcé par le tribunal de Blida, lequel a condamné le milliardaire algérien à la réclusion à perpétuité. En fait, il faut savoir que la Justice n’avait pas d’autre choix sachant que la peine a été prononcée par contumace. Et dans ce cas, les juristes affirment que «quand le condamné se présente à la barre, il a le droit à un autre procès. La présente condamnation ne sera pas prise en considération». Khalifa sera donc rejugé pour association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds et faux et usage de faux.
Par ailleurs, le juge britannique estime qu’il n’y a aucune preuve permettant d’affirmer que Khalifa a été victime d’un règlement de comptes politique impliquant les plus hautes autorités de l’État, dont le Président Abdelaziz Bouteflika. A ses yeux, la thèse du complot avancée par les avocats du milliardaire déchu ne constitue pas un argument valable. «La demande de son extradition (Khalifa, Ndlr) vers l’Algérie n’est pas motivée par l’intention de le sanctionner pour ses opinions politiques», a expliqué le juge. De même, il a réfuté les allégations selon lesquelles l’ex-golden boy pourrait faire l’objet de maltraitance ou être menacé de liquidation, suite à son transfert.