Le gouvernement algérien ébranlé par la corruption, 2086 personnes définitivement condamnées
L’Algérie durcit sa lutte contre la corruption. 5086 personnes ont été définitivement condamnées pour ce délit. De 2006 à 2009, pas moins de 2691 affaires de corruption ont été traitées par la justice. C’est le bilan communiqué par le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Tayeb Belaiz. De hautes personnalités politiques et militaires sont impliquées dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, selon le quotidien El Watan, dans son édition de jeudi.
En réponse aux questions des sénateurs, le ministre a reconnu la gravité de ce phénomène. En plus des affaires traitées, d’autres enquêtes sont en cours. «Il faut laisser la justice faire son travail dans le silence et en toute équité, loin des pressions extérieures», a-t-il précisé faisant allusion aux scandales révélés par la presse.
Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien El-watan fait une sortie fracassante sur la plus grande affaire de corruption concernant le projet autoroute est- ouest. Des personnalités politiques et militaires sont impliquées. Il ne s’agit pas uniquement du secrétaire général du ministère des travaux publics. Le quotidien indique que les résultats auxquels est arrivée l’enquête préliminaire menée par les officiers de la police judiciaire du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) n’ont pas tellement évolué en dépit des noms de hautes personnalités citées dans le dossier.
Parmi ces personnalités, le quotidien cite entre autre Mohamed Bedjaoui (ancien ministre des Affaires étrangères), Chakib Khelil (ministre de l’Energie), Abdellatif Benachenhou (ex-ministre des Finances), des officiers supérieurs des services de sécurité comme le colonel Khaled (conseiller du ministre de la Justice ), deux autres colonels et un général à la retraite, en passant par le chef de cabinet et homme de confiance de Amar Ghoul, son secrétaire général, le directeur général de l’Agence nationale des autoroutes et le directeur de la planification au ministère des Transports. Ce n’est pas tout.
Des lobbys étrangers, notamment français, aidés par de hauts responsables de l’Etat, sont devenus les dépositaires du marché algérien. De hauts cadres de l’Etat sont soudoyés à coups de commissions par des sociétés chinoises, espagnoles, italiennes et françaises afin de les aider à obtenir les marchés de réalisation du tramway, d’autoroutes et de barrages. Cette affaire qui ressemble à celle de Khalifa démontre que la corruption menace sérieusement les institutions de l’Etat.