Algérie : Bouteflika fait sauter la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels
Le contenu de la réforme tant attendue de la Constitution algérienne a été rendu public mardi soir, après son examen par le conseil des ministres. La suppression de la limitation des mandats présidentiels est le principal amendement.
La réforme prévoit également la création d’un poste de Premier ministre, pas forcément issu de la majorité à l'Assemblée nationale. Le chef de l'Etat peut nommer un ou plusieurs vice-Premiers ministres pour assister ce dernier.
Le poste de vice-président qui avait alimenté tant de spéculation et fait couler beaucoup d’encre n’a finalement pas été retenu.
L'article 74 de la Constitution maintient donc la durée du mandat présidentiel à cinq ans mais énonce que « le président de la République est rééligible ».
La voie est désormais libre pour le président en exercice qui entend briguer un troisième mandat en avril 2009.
Le projet de loi concernant la révision de la Constitution a été transmis au Conseil constitutionnel pour un «avis motivé », conformément à l'article 176 de la Constitution, selon un communiqué de la présidence de la République.
Le communiqué de la présidence précise également que «lorsque de l'avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle a obtenu les trois (3/4) des voix des membres des deux chambres du Parlement.»