Algérie : le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) fête ses vingt ans
Seul parti d’opposition resté encore debout, avec le Front des forces socialistes (FFS), dans un camp complètement déserté, le RCD fête vingt ans d’une existence contre vent et marée, dans une phase dramatique de l’histoire algérienne et un contexte politique verrouillé par un pouvoir totalitaire.
« 9 février 1989 – 9 février 2009 : vingt ans. Le temps d’une génération, le RCD a réhabilité le message des aînés renié par un régime despotique, construit un projet alternatif dans un climat de misère et de terreur et formé de jeunes cadres grâce auxquels notre Rassemblement est reconnu dans toutes les régions d’Algérie comme le parti de la dignité, du patriotisme et de l’espoir », résume Said Sadi, président de la formation politique.
Selon lui, « le défi n’était pas simple », face à un système « qui a fait de la violence et de la corruption des principes de gouvernance ».
Said Sadi explique la « pérennité » et la « crédibilité » de sa formation de la façon suivante :
« En refusant la précipitation et l’improvisation, c'est-à-dire l’opportunisme, dans ses recrutements et son organisation, le RCD s’est doté d’une base organique qui l’a préparé à mieux affronter les agressions du régime et prémuni contre les méfaits de la faute individuelle »
« La deuxième donnée qui porte notre dynamique vient de notre statut de militants et de formation surs de leur probité. N’ayant rien à demander et rien à se faire pardonner, le RCD a toujours dit et fait ce qu’il considérait être le mieux pour la collectivité nationale au moment où beaucoup attendent d’être autorisés ou protégés pour s’exprimer »
Sans surprise, il revient sur l’amendement de la Constitution et l’élection présidentielle.
« A chaque épisode décisif de notre histoire, le RCD a répondu présent. Le 12 novembre, notre parti sera seul pour défendre l’honneur algérien face à un coup de force constitutionnel qui laissera sans voie le reste de la classe politique »
« Dans deux mois, et sauf imprévu majeur, l’Algérie va devoir subir une agression politique supplémentaire à travers un simulacre d’élection présidentielle qui dégradera d’avantage les institutions et discréditera un peu plus l’image de notre pays sur la scène internationale ».
Il estime enfin que la décision du RCD de ne pas prendre part aux prochaines élections et de geler même ses activités durant la campagne « a redonné confiance à nos compatriotes et amorcé un mouvement de résistance citoyenne qui fait écho à celui que nous avions lancé au moment des grands périls ».
« Pour avoir rencontré et longuement écouté beaucoup de nos concitoyens et amis étrangers, je peux vous assurer que nous pouvons légitimement goûter au plus beau des cadeaux d’anniversaire : la reconnaissance et le respect, si rares et si précieux dans notre pays », conclut Said Sadi.