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Algérie : le pouvoir confronté à une recrudescence du terrorisme islamiste

Au moins sept morts, dont le kamikaze à bord d’une camionnette de marque toyota, et une vingtaine de blessés, en plus des dommages visibles sur les murs des habitations situées juste à l’entrée du port de Zemmouri, tel est pour le moment le bilan de l’attentat qui a ciblé, samedi aux environs de 22h, les postes des gardes côtes et de gendarmerie de cette localité balnéaire.

Parmi les victimes on compte de nombreux civils et un gendarme grièvemement blessé. Des témoins oculaires estiment que le bilan de l’acte criminel aurait pu être plus lourd si le véhicule bourré d’explosifs n’avait pas été stoppé par les tirs du gendarme en faction avant qu’il n’eût atteint les édifices visés et les habitations alentour.

Surtout si les nombreux pêcheurs de la région et les estivants habitués des restaurants « spécialité grillade de sardines » devaient, à cette heure de grande affluence vers le port et sur la plage, se trouver sur le passage du kamikaze.

C’est une explosion qui assourdissait à des dizaines de km à la ronde, endommageant par endroits immeubles et mobiliers. D’où la question, dans toutes les bouches, de savoir s’il s’agissait du bruit d’une bombe ou d’un tremblement de terre. Vers 23h, un habitant de la petite ville côtière s’étonnait de la force avec laquelle furent arrachées portes et fenêtres de maisons ayant pourtant eu à résister même au séisme du 21 mai 2003.

Ambuscade tendue aux ambulances 

Deux éléments montrent que le groupe à l’origine de l’attaque n’avait pas pour seul objectif de détruire quelque édifice militaire et de tuer ses occupants. L’horaire (22h) et l’endroit (le port) d’abord, l’embuscade tendue aux ambulances à l’entrée du Figuier, soit une quinzaine de km à l’ouest du lieu du crime, ensuite.

Car peu de temps après l’explosion de la bombe, le véhicule des secouristes de la protection civile avaient été empêché de poursuivre sa route par un groupe armé dont les tires n’ont, heureusement, fait que des blessés parmi les ambulanciers.

Une preuve que l’organisation armée comptait laisser tout leur temps à des chaînes de télévision arabes, Al Jazeera ou Al Arabia, de diffuser les images du carnage prouvant au monde entier leur force de frappe dans un pays où le pouvoir s’obstine encore à s’attaquer aux effets plutôt qu’aux causes.

L’illusion de pouvoir triompher du terrorisme sans l’urgence de mettre en échec l’islamisme risquerait même d’hypothéquer les avancées sécuritaires fruits d’une longue et ferme résistance civile et militaire.

L’école otage des forces de l’islam politique et une mosquée sous contrôle des partisans du djihad au nom d’Allah restent les deux hauts lieux d’endoctrinement de tous les déçus et les exclus d’un système scolaire que ni le pouvoir en place ni ses prédécesseurs n’ont pu (ou voulu ?) réformer dans le sens de la modernité et du savoir réellement scientifique.

Devrait-on s’attendre à moins de drames et de larmes quand, pas suffisamment rassasiés de l’islamisation de la société par l’école et la mosquée, les décideurs mettent encore de la partie l’unique chaîne de télévision et s’évertuent à ne voir de paix et de prospérité que dans le maintien du week-end islamiste ?

Quand, au lendemain d’avril 1999, le président Bouteflika soutenait que la lutte contre le terrorisme ne pouvait être que sécuritaire, les Algériens plaçaient déjà leurs espoirs dans le programme de réformes destinées à moderniser, donc à arracher de l’étreinte islamo-conservatrice l’Etat, l’Education et la justice.

Le rêve de retrouver la paix et la sécurité avait même poussé la majorité d’entre eux à voter massivement pour la « concorde civile » que d’aucuns assimilaient alors à une amnistie en faveur des islamistes coupables de crimes commis au nom du fis ou de l’AIS.

Comme le rêve n’est en rien la réalité, nous voilà, dix ans plus tard, en train de refaire face aux mêmes situations et ennemis armés contre l’Etat national e la société.

Quelques heures avant ce dernier attentat, deux terroristes se seraient mêlés aux nombreuses personnes qui prenaient part à l’enterrement d’une vieille dame au cimetière de Boumerdès. Leur crainte d’être l’objet de quelque curiosité les aurait contraint à s’éclipser avant que les services de sécurité n’en soient informés.

Auraient-ils eu pour mission d’ajouter à un deuil un autre ? Rumeur ou information sûre, beaucoup en parlaient presque l’après-midi durant. Jusqu’à ce que l’attentat de Zemmouri vienne rappeler que l’Islam politique et ses drames sont encore là. Bien là.

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