Algérie: les élections sénatoriales divisent "l’Alliance présidentielle"
"L’Alliance présidentielle" au pouvoir en Algérie se désunit. Les trois formations politiques qui forment la coalition gouvernementale, le Front de libération national (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se tournent apparemment le dos.
Pour la course aux sénatoriales en tout cas, ils ne forment plus un seul bloc monolithique, ils partent en rangs dispersés pour ces nouvelles échéances.
Les partis n’arrivent pas à tenir le sommet de l’alliance présidentielle. «Cela fait longtemps que nous essayons de programmer une rencontre des trois chefs des partis, mais en vain», déplore le président du conseil consultatif du MSP, Abderahmane Saidi. Au niveau local non plus, on ne note pas d’alliance politique entre ces formations supposées marcher d’un même pas.
Alors que le renouvellement des membres du sénat est une occasion d’élargir son action au niveau local, le triumviral fait la sourde oreille. «C’est clair, il y aura pas des alliances au niveau locale car les partis ne veulent pas aller loin dans cette démarche», a confié un membre du FLN.
Nouvelles alliances de circonstance
Les « alliés » préfèrent donc faire cavalier seul pour arracher le maximum de sièges au conseil de la Nation. Certains sont même « sortis de leur coquille » à la recherche d’autres alliances politiques. C’est le cas notamment du RND qui a sollicité le Parti des travailleurs (PT) de Louiza Hanoune, lâchant ainsi ses anciens alliés.
De son côté, le FLN négocierait même avec le parti d’opposition de Said Sadi, RCD. Le MSP tente pour sa part, non sans difficulté, d’embarquer les voix des autres formations de la mouvance islamiste. «La fin justifie les moyens», dit bien l’adage.
Tout compte fait, nul ne veut céder la moindre parcelle de sa part au sénat. Le FLN qui est majoritaire dans cette « haute assemblée » fait tout son possible pour garder le trône et renforcer ses troupes. La formation d’Ahmed Ouyahia (RCD) veut ratisser large pour conforter son poids au niveau de l’échiquier politique et rivaliser avec ses concurrents potentiels.
Le MSP, quant à lui, risque d’être le grand perdant de cette course. Avec le départ de huit membres, le carré du MSP se rétréci au sein de la première chambre du Parlement. Pire, la formation islamiste risque fort de perdre son groupe parlementaire.
Autre facteur qui pourrait venir compliquer la situation : l’entrée en lice du front national algérien (FNA). Politiquement proche du pouvoir, cette formation pourrait parasiter les offensives des uns et des autres au sein de l’Alliance.
Et surtout, il ne reste à présent plus de temps à perdre. Les partis n’ont plu qu’un délai de neuf jours pour rafler la mise. Reste à savoir si les rapports de force au plan politique vont connaître une grande modification… rien n’est moins sûr.