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En Algérie, le Front des forces socialistes parasite la campagne tranquille d’Abdelaziz Bouteflika

Evènement inattendu dans une campagne électorale jusque-là rythmée par les « sorties » du président-candidat Abdelaziz Bouteflika : des milliers d’Algérie sont descendus dans la rue pour exprimer leur opposition à un scrutin qu’ils estiment largement joué d’avance. Le rassemblement a eu lieu à Tizi-Ouzou, en Kabylie, à l’appel du Front des Forces Socialistes (FFS, opposition du camp démocratique), dont le leader historique, Hocine Ait Ahmed, se trouve en exil à Lausanne.

La police avance le chiffre « d’un millier », tandis que le Premier secrétaire du FFS, Karim Tabou, affirme que "plus de dix mille personnes" ont pris part à cette marche qui a démarré du siège local du FFS, empruntant ensuite la rue principale de Tizi-Ouzou pour se terminer deux heures après, devant le siège de la préfecture, selon l’agence de presse AP.

"Non à la mascarade du 9 avril", "non au putsch contre la constitution", pouvait-on lire sur les banderoles. brandies par les manifestants. Karim Tabou s’est exprimé devant la foule appelant ouvertement au boycott de l'élection présidentielle et qualifiant cette attitude d'"acte de résistance civique contre le système qui cherche à se perpétuer à travers la mascarade du 9 avril".

Karim Tabou a également critiqué la récente visite de Bouteflika et son offensive de charme envers la Kabylie. «Si le président s'est réellement réconcilié avec son peuple, pourquoi a-t-on mobilisé 15.000 policiers pour sa visite à Tizi-Ouzou? », a-t-il dit.

Les cinq autres candidats n’ont pas été épargnés, accusés de « de courir derrière l'argent et les dividendes matérielles à tirer de cette mascarade électorale».

Le Premier secrétaire du FFS a par ailleurs dénoncé l'interpellation, ces derniers jours, de plusieurs militants du FFS en campagne contre le vote, à travers le pays. « Cessez vos provocations sinon nous serons encore plus nombreux à se rendre dans vos commissariats », a-t-il dit, selon le journal en ligne toutsurlalgerie.

D’importantes forces de police étaient présentes sur les lieux, mais la protestation du FFS a pris fin dans le calme.

Cette manifestation marque assurément un tournant dans la campagne. En portant ainsi l’appel au boycott dans la rue, le FFS parasite tous les efforts de l’Administration pour doper la participation. Cet événement confirme au moins le risque d’une forte abstention en Kabylie. La fausse note dont Bouteflika ne veut pas justement. "Je veux une large participation pour me donner une légitimité vis-à-vis de nos partenaires internationaux", avait-il dit lors de son investiture au mois de février.

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