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Enlèvements, racket, trafic de drogue, marché noir, en Afrique l'argent du terrorisme ne dort pas

Quelles sont les stratégies de financement des groupes terroristes, et notamment d’Al-Quaïda au Maghreb, et comment lutter contre ? Réunis à Alger depuis le lundi 1 décembre et pour 5 jours, des experts de pays de l'Afrique du Nord et de l'Ouest planchent sur la question.

La rencontre est organisée par le Centre Africain d’Etudes et de Recherche sur le Terrorisme (CAERT) et le Centre d'Etudes Stratégiques Africaines (CESA), avec le soutien de l'ambassade des Etats-Unis à Alger.

Les sources de ces financements sont plus ou moins connues: enlèvements, racket, trafic de drogue, marché noir… les participants vont donc pouvoir confronter leurs expériences dans l’identification de ces filières et leur neutralisation.

"La globalisation du commerce, la déréglementation, l’accès facile à Internet constituent certes des opportunités. Mais ils ont aussi leurs revers : le continent qui s’ouvre aux capitaux privés devient une cible non seulement pour le blanchiment d’argent, mais aussi pour le financement du terrorisme", estime Boubacar Gaoussou Diarra, directeur du CAERT.

Le poids de l’économie informelle et des transactions en espèces en Afrique constituent par ailleurs des conditions favorables à la prolifération de ces réseaux. "Parce que nos pays ont de gros besoins en investissements, la tentation facile est d’injecter dans nos circuits économiques et financiers beaucoup d’argent dont on ne connaît pas trop souvent l’origine",  fait-il remarquer.

Pour sa part, David Pearce, ambassadeur des Etats-Unis en Algérie évoque la mise en place, par le gouvernement américain et suite aux attentats du 11 septembre 2001, de mécanismes de surveillance des mouvements de capitaux suspects.  Selon lui, ces dispositifs auraient permis de mettre la main sur quelque 140 millions de dollars appartenant à des réseaux proches d'al-Qaida.

Abdelkader Messahel, ministre algérien, pointe quant à lui le laisser-aller de certains pays dont l’insuffisance des mesures de protection et de contrôle facilitent le fonctionnement de ces réseaux de financement occultes.

"Il est à déplorer l’impuissance incompréhensible de certains Etats de la région devant certains trafics à leurs frontières, alors que l’argent de la drogue finit toujours, après blanchiment, par financer des activités terroristes."

M. Messahel met également en garde contre le paiement de rançons aux preneurs d’otages. "En reculant devant la pression, en cédant au chantage, on ne fait qu’encourager les organisations terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles. Devant de telles situations, la fermeté et la détermination doivent être sans faille, si l'on veut donner ses chances de réussite à la lutte contre le financement du terrorisme", recommande-t-il

Une chose au moins est sûre, il n’est pas de lutte efficace sans une étroite coopération entre les pays africains d’une part, et entre ceux-ci et les pays occidentaux d’autre part. Une condition qui n’est pas toujours évidente à mettre en place dans la réalité.

La facilité de circulation des capitaux à la faveur d'un libéralisme sans bornes ni garde-fous est enfin une condition idéale pour le financement du terrorisme.

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