L'Algérie demande à la Mauritanie de "renouer avec l'ordre constitutionnel"
Le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a reçu mercredi le général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, envoyé spécial mauritanien, porteur d'un message du général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef du Haut Conseil d'Etat (junte mauritanienne), au président Abdelaziz Bouteflika, indique un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
M. Messahel a été chargé par le président Bouteflika de recevoir l'envoyé spécial mauritanien, accompagné en la circonstance du ministre des Affaires étrangères Abdallah Ould Benhmida.
L'entretien a "permis de passer en revue les derniers développements intervenus en Mauritanie, à la suite du coup d'Etat militaire qui a conduit à l'arrestation du président de la République, M. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et à l'interruption de l'ordre constitutionnel", selon la même source.
M. Messahel a "réitéré à cette occasion, la position constante de l'Algérie qui condamne les changements de pouvoir en violation des règles constitutionnelles", selon le ministère des AE.
Cette position de l'Algérie "se confond avec celle des organisations internationales, particulièrement celle de l'Union africaine qui, à travers son acte constitutif et sa résolution 142 adoptés à Alger lors du sommet de l'OUA de 1999 et conforté par le sommet de Lomé en 2000, a clairement et sans équivoque condamné tout changement politique en violation des règles constitutionnelles", indique le texte.
M. Messahel a "rappelé à ses interlocuteurs la nécessité pour la République soeur de Mauritanie de renouer avec l'ordre constitutionnel en rétablissant, dans leurs fonctions et prérogatives, toutes les institutions du pays".
Il a souligné à cet effet, "la nécessité pour les responsables mauritaniens d'oeuvrer à la préservation des institutions démocratiques que le peuple frère mauritanien s'est donné souverainement et de s'engager résolument dans la recherche de solutions à la crise qui affecte le pays et ce en privilégiant la voie du dialogue et de la concertation".
"Cette voie demeure, pour l'Algérie, la seule à même de préserver la cohésion sociale et l'unité du pays, garants de la stabilité de la sécurité et des intérêts supérieurs de la Mauritanie", indique le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.