L'ancien président algérien Chadli Bendjédid s’improvise donneur de leçons
"Je voulais instaurer un système parlementaire pour le retour à la souveraineté nationale et le rétablissement de la confiance entre gouvernés et gouvernement", a-t-il souligné lors d'un colloque consacré à l'écriture de l'histoire de la guerre d'Algérie."Depuis, on a fait le serment, la main sur le Coran, de respecter la Constitution, mais on fait autre chose, je ne suis pas de cela", a poursuivi Chadli Bendjédid, dans une allusion au président Abdelaziz Bouteflika qui avait promis de respecter la Constitution lors de son accession à la tête du pays en 1999 pour finalement, se résoudre à la changer, afin de pouvoir briguer un troisième mandat.
La sortie médiatique de Chadli Bendjédid, qui s'est imposé jusque-là une réserve "pour ne pas compliquer davantage la situation du pays" intervient dans un contexte préélectoral, marqué par une controverse sur la révision constitutionnelle.
La semaine dernière, un autre ancien président algérien Liamine Zeroual avait confié à des personnalités de son entourage qu'il était prêt à prendre part à la présidentielle d'avril 2009, si cette élection se déroulait "dans la transparence".
Le 12 novembre dernier, le Parlement algérien, convoqué en congrès par le président Bouteflika, a adopté à une très large majorité, une série d'amendements dont le plus important porte sur l'abrogation de la limitation des mandats, fixés à deux dans la constitution de 1996. Cette révision de la Constitution réduit considérablement les prérogatives du Parlement en faveur de l'exécutif.
Remarquons que le président Chadli est sûrement le moins placé pour donner des leçons, lui qui a régné une décennie durant sur un système pourri de clientélisme, avec la présence écrasante d’un parti unique (FLN) peuplé de rentiers et de corrompus, avec des passe-droits et des abus de pouvoir, monnaie courante, du népotisme et des privilèges indécents attribués à une couche épaisse de parasites. Un système qui n'a rien à envier à celui de Boutéflika.
Chadli a été le chef de file d’une ploutocratie qui a sournoisement nourri l’intégrisme islamiste et conduit l’Algérie à la «décennie noire ».