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Présidentielles en Algérie: 3 candidats dénoncent des dérapages, le RCD lance un appel au peuple

Les représentants de trois candidats concurrents de Bouteflika dénoncent le fonctionnement plus que douteux de la Commission politique nationale de surveillance des élections (CPNSEP). Ceux qu'une partie de la presse surnomme les « lièvres » se rebiffent et menacent de se retirer de la compétition.
Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) renouvelle son appel au boycott des élections du 09 avril.

Selon les trois candidats, ladite commission de surveillance ne fait pas son travail et a plutôt tendance à se transformer en « comité de soutien » au président-candidat. Les recours ou plaintes qui sont déposés sont complètement ignorés.

Plus clairement, les candidats en question reprochent à cet organe de surveillance de fermer les yeux sur les faveurs grassement consenties à Bouteflika et de ne pas faire cas de tous les dérapages portés à sa connaissance et dont se rend coupable l'équipe de campagne du président sortant.

Indisponibilité des salles de meeting, non-respect des critères d'affichage, bouclage de certaines villes lorsque Bouteflika s'y trouve... une véritable course d'obstacles est ainsi imposée aux « lièvres », dont ils doivent s’accommoder sans protester pour mener un semblant de campagne. L’un d’eux n’aurait même pas encore reçu sa subvention de 1,5 milliards de centimes.

Bouteflika mène quant à lui la campagne à son aise, sans souci d’argent frais, qu’il ne se gêne pas de puiser allègrement dans les caisses publiques.  Ses déplacements en avion entraînent curieusement de nombreuses perturbations dans les programmes de vols d’Air Algérie. C’est en fait quasiment tout le pays qui est réglé selon le rythme de sa campagne.

Le climat politique est de plus en plus tendu à l’approche du scrutin. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), seule formation d’opposition à s’exprimer avec le Front des Forces Socialistes (FFS), lance un « appel au peuple ».

Selon ce parti, « la campagne électorale continue de traduire au quotidien le coup d’État du 12 novembre » (révision de la Constitution pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats, ndlr)

Le RCD évoque une « violence physique : des cars des services de sécurité investissent les villes dans la foulée du candidat officiel pour humilier les populations,  une violence politique : des dirigeants, passés maitre dans le reniement, accusent de « trahison » les citoyens qui refusent la compromission, et une violence matérielle : le Trésor public est transformé en cagnotte personnelle ».

Le parti, dont le président Said Sadi a renoncé à se porter candidat estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour la régularité du scrutin, ne s’embarrasse pas de formules alambiquées pour dénoncer la situation et cible sans ambiguïté le président-candidat Abdelaziz Bouteflika.

« Ni la violence politique, ni la corruption matérielle, ni le chantage économique ne viendront à bout de la détermination du peuple algérien qui a affronté d’autres épreuves et vaincu autant d’adversaires. Nous avons arraché le pluralisme politique et syndical, nous avons réhabilité notre peuple dans son identité, et nous avons imposé l’alternative démocratique dans le débat public. Un putschiste récidiviste qui a déserté le pays pendant vingt ans de détresse ne pourra jamais asservir la Nation algérienne », proclame le RCD.

Aussi, la formation appelle-t-elle ouvertement les citoyens au boycott du scrutin du 09 avril, considérant qu’une telle position est nécessaire pour «refuser d’être le complice d’une offense à notre dignité, refuser une présidence à vie qui renie Novembre et la Soummam ainsi que l’évolution du monde, ouvrir des perspectives pour un changement démocratique ».

Selon le RCD, « la disqualification de la manœuvre du 09 avril est une condition de la renaissance de l’espoir dans notre pays ».

 

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