La guerre entre deux rives: "L'interdite d'Alger"

Christian Lecomte, journaliste et écrivain, connaît très bien la Bosnie-Herzégovine: il a vécu plus de 6 ans à Sarajevo  et a même été grièvement blessé durant le siège de la ville.

Cela ne l'a pas empêché d'envoyer régulièrement des articles au journaux "Le Monde" et  "Ouest-France".
Entre 1999 ET 2005, il a séjourné à Alger, en qualité de correspondant du journal suisse "Le Temps" et de la Radio suisse romande.

Ce journaliste chevronné est déjà auteur de deux romans : "Sarajevo la ville captive", édité chez Syros et réalisé avec le photographe parisien Jérôme Brezillon.  et aussi: "Le jour où j'ai tordu mon pied dans une étoile", chez Desclée de Brouwer qui a reçu le Prix spécial de l'UNICEF, en 1998.

"L'interdite d'Alger", son troisième essai littéraire est édité chez "Zone" à Genève.

Il y dresse le très beau portrait d'une jeune femme, Mina, originaire de Sarajevo et mariée à un diplomate occidental en poste à Ager.

Mina a survécu au siège de 1395 jours de sa ville natale, en se réfugiant dans le rêve pour échapper à son quotidien fait de bombardements permanents, et de snipers qui tirent sans cesse à partir des collines voisines.

Pendant tout ce temps, sa mère, barricadée dans leur appartement, traduisait "Le livre de l'intranquillité" de Fernando Pessa.

Elle a  maintenant a des yeux bien ouverts.

Avec une force étrange, la jeune femme s'informe sans relâche du nombre des morts, se renseigne tous les jours sur les détails sanglants de la guerre civile, qui a embrasée l'Algérie.

Et le soir, elle les raconte à son mari, ce qui la plonge dans un état très proche de la démence.

Grâce à son lien avec la femme de ménage Khalida, la femme du diplomate a pu connaître le peuple, et donc les petits gens qui font la ville et son atmosphère sans pareille.

Décrivant Mina, sa beauté et charme, l'auteur esquisse une Alger magnifique bien qu'abîmée par la guerre, tout comme son héroïne.

Chirstan Leconte travaille aujourd'hui à Genève, comme journaliste.