sfy39587stp17
Aller au contenu principal

Quand Marseille se rêve capitale de la Méditerranée

euro med business daysPrès de 4000 participants, dont 2500 chefs d’entreprises du pourtour Méditerranéen se sont donné rendez-vous à Marseille les 3 et 4 juillet. L’événement Med BusinessDays, concocté par l’Union patronale des Bouches-du-Rhône avec le soutien financier de nombreux sponsors de la région, a donné lieu à des tables rondes sur des thèmes divers, ainsi qu’à un débat en plénière sur la réalité du partenariat et sur les perspectives ouvertes par l’Union pour la Méditerranée (UPM).


Ils sont venus nombreux, patrons, représentants d’institutions économiques et commerciales, dirigeants associatifs, hommes d’affaires en quête de contacts. La délégation algérienne a toutefois été réduite de 30% faute de visas délivrés à temps. Et tout ce beau monde a évolué dans une organisation bien huilée, entre des espaces soigneusement agencés qui invitent à la rencontre et au dialogue.

Une dizaine de tables rondes ont en principe permis d’enrichir, sinon d’amorcer, les débats autour d’un ensemble de thèmes sectoriels, dont le développement durable et les « villes nouvelles ». On a aussi échangé autour de questions induites par le contexte actuel. Quels types de projets attire la zone méditerranéenne, un marché unique est-il envisageable, ou encore quelles sont les conditions du succès du partenariat d’entreprises ? S’est-on demandé en « ateliers ».

Mais on a pas seulement parlé. Comme il se doit dans pareil événement, les contacts « informels » ont été favorisés. Tour à tour, chefs d’entreprises algériens, tunisiens, marocains, jordaniens… se sont prêtés au jeu des présentations avec de possibles partenaires de l’autre rive.

La journée de jeudi s’est achevée sur une séance originale dite « Le Grand Show de l’entreprise. Tous Euro-Mediterranéens ». Un défilé de personnalités en fait, cuisinées de questions devant l’assistance d’un auditorium plutôt bien rempli, sur leur expériences et leur perception de la réalité des échanges économiques autour de la Grande Bleue.

L’occasion de confirmer que l’on peut faire un chiffre d’affaire appréciable dans le secteur de la protection et de la sécurité en Algérie. Mais aussi de prendre la juste mesure des lourdeurs administratives, douanières et bancaires. Et de l’inévitable plaie de la corruption qui a par exemple fait reculer au Maroc l’opérateur Avenir Télécom, lequel a finalement préféré le marché Bulgare, où les intermédiaires seraient semble-t-il moins gourmands. 

Laurence Parisot, présidente du patronat français (Medef) est venue dire tout le bien qu’elle pensait des patrons marseillais en général et de Stephan Brousse, à la tête de l’organisation départementale. Les salariés syndiqués à la CGT n’ont pas manqué de venir lui rappeler, à l’entrée du site, les luttes qui secouent le monde du travail dans la cité phocéenne, et notamment celle que mène les portuaires contre la privatisation de la manutention.

Invité à donner son point de vue sur l’Union pour la Méditerranée (UPM), le journaliste Antoine Sfeir, rédacteur en chef des Cahiers de l’Orient a fait grande impression. En spécialiste du monde arabe, il a regretté la confusion que sème selon lui la nouvelle dénomination attribuée au projet. Il est revenu sur ce qu’ont été les espoirs à un moment donné, avant que l’intervention de l’Allemagne ne contraigne Nicolas Sarkozy a réviser son projet initial d’une Union et à y amarrer le reste de l’Europe en optant plutôt pour une relance du projet de Barcelone.

Vous sentez-vous euroméditerranéen ? En réponse à la question ainsi posée, Antoine Sfeir s’est déclaré «  tout simplement méditerranéen. Libanais de naissance et français de choix ». Le journaliste a achevé son « tour de scène » par la lecture d’un texte superbe qui décline les valeurs emblématiques de chacune des grandes civilisations méditerranéennes.

Sans surprise, c’est à Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et artisan du projet sur la méditerranée, qu’est revenu la tâche d’une mise au point finale. Visiblement agacé par les propos d’Antoine Sfeir, le proche du président a longuement argumenté autour des « avancées politiques », en tablant sur la participation de tous les pays au sommet du 13 juillet, et des possibilités qui pourraient être ouvertes sur des « projets à géométrie variable ».

Au-delà de l’utilité de ces débats, dont les retombées sont toujours difficile à apprécier, Med BusinessDays, a surtout réussi le pari de placer la cité phocéenne en bonne position dans la perspective d’un renouveau du partenariat Euroméditerranéen.

Mais Marseille se rêve d’ores et déjà capitale de la Méditerranée.

sfy39587stp16