France : les lycéens dans la rue inquiètent le pouvoir

Les lycéens français sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement de contestation contre la réforme des retraites. L'Union nationale lycéenne (UNL, première organisation) comptait en fin de journée 1 100 lycées "mobilisés", dont "plus de 700 bloqués". Selon le ministère de l'éducation nationale, 340 établissements étaient "perturbés à des degrés divers", sur les 4 302 que compte le pays.

Des rassemblements réunissant plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de lycéens ont été recensés dans toute la France. A Paris, plusieurs centaines ont manifesté aux abords du siège du Medef à Paris, dans l'après-midi.

Des incidents ont eu lieu dans quelques villes, en marge des manifestations. A Montreuil (Seine-Saint-Denis), où un jeune de 16 ans a été blessé au visage par un tir de Flash Ball lors d'affrontements entre jeunes et police. L'adolescent, hospitalisé, "risque de perdre un œil", a dit la maire de Montreuil, Dominique Voynet. Député, elle s’est également exprimé à ce sujet à l’Assemblée.

A Nîmes, des voitures ont été brûlées et des policiers caillassés. Quarante-cinq personnes ont été interpellées dans le Val-d'Oise, d'autres jeunes à Lens, Lyon, Chambéry..

L'entrée des lycéens et étudiants inquiète sérieusement le gouvernement français. Le précédent du contrat première embauche (CPE), qui avait suscité une très large mobilisation et contraint Dominique de Villepin à reculer, est dans toutes les têtes.

Selon un sondage BVA pour Canal+, diffusé jeudi, 54 % des Français sont favorables à ce que "les syndicats organisent une grève générale comme en 1995" si le gouvernement refuse de revenir sur la réforme. Les plus favorables sont les 25 à 34 ans (68 %).

"Les jeunes qui descendent dans la rue, c'est la pire des contestations pour un pouvoir parce qu'elle est visible, durable, sans risque de dérapage social ou de lassitude", déclare François Miquet-Marty, de l'institut ViaVoice, cité par l'AFP.