La France continue à défendre sa politique d'expulsion des Roms
Tout en poursuivant sa politique d'expulsion de Roms en dépit d'un vote du Parlement européen appelant à sa suspension, la France juge «totalement inacceptables» les propos de Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l' Homme du Conseil de l'Europe, faisant le lien entre le débat sur les Roms et la rhétorique nazie.
Les propos de Thomas Hammarberg, qui a comparé le débat sur les Roms en Europe avec « la rhétorique fasciste et nazie des années 30 et 40 étaient totalement inacceptable », a martelé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero lors d' un point de presse régulier jeudi.
La représentation française auprès du Conseil de l'Europe a fait savoir jeudi matin le mécontentement de la France à M. Hammarberg qui a répondu que ses propos ne visaient pas le gouvernement français.
La France rappelle que « les mesures prises par le gouvernement français sont conformes aux droits français, européen et international et mises en oeuvre sous le contrôle de la justice française », a souligné le porte-parole.
« Nous réitérons notre appel à une action résolue de l'UE et de ses États membres, ainsi que du Conseil de l'Europe et de l'OSCE, en faveur d'une amélioration des conditions de vie des Roms et de leur pleine intégration dans la société de leurs pays d'origine », a-t-il poursuivi.
Le Parlement européen a adopté jeudi à Strasbourg une résolution demandant à la France et aux autres États de l'UE de suspendre immédiatement les expulsions de Roms.
Le jour même, en visite à Bucarest, le ministre français de l'Immigration Éric Besson a déclaré qu'il n'était pas question que la France suspende les reconduites de Roms et il a demandé à la Roumanie de lancer un plan d'urgence pour l'intégration de cette minorité sur son territoire.
Depuis fin juillet, la France a rapatrié plus d'un millier de Roms dans le cadre d'un durcissement de sa politique envers les « gens de voyage » et les Roms, accusés d'avoir provoqué en France des problèmes d'insécurité et d'occupation illicite de terrains ou d'immeubles. Les Roms rapatriés par les autorités françaises sont en majorité des migrants roumains et bulgares.
Ces expulsions ont provoqué des inquiétudes et des critiques de la part de la Roumanie, la Bulgarie ainsi que de l'Union européenne et de l'ONU, qui dénoncent l'amalgame entre délinquance et immigration et la dangereuse remontée du « racisme » et de la « xénophobie » en France.