Sommet extraordinaire de Bruxelles : sans surprise, l’UE hausse tout juste le ton
A l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Bruxelles, convoqué par la France qui assume actuellement la présidence de l'Union européenne, les pays de l'UE ont adopté une position commune face à la Russie.
Les dirigeants européens ont condamné avec fermeté l'intervention militaire russe en Géorgie. Ils ont décidé de suspendre les négociations sur un nouvel accord de partenariat et de coopération avec la Russie jusqu'à la mise en œuvre scrupuleuse du plan de paix en six points, négocié par le président français Nicolas Sarkozy à la mi-août lors de sa visite à Moscou et à Tbilissi.
Les dirigeants européens, notamment le président en exercice de l'Union européenne, M. Sarkozy, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, se rendront le lundi 8 septembre à Moscou et Tbilissi, pour tenter de progresser vers un règlement du conflit, notamment d'obtenir un retrait des troupes russes de Géorgie.
"Si ça marche, cela prouvera alors l'efficacité de l'Union européenne, et si ça ne marche pas, alors nous allons nous réunir pour voir ce qu'il faut faire," a souligné M. Sarkozy lors d'une conférence de presse à l'issue de ce sommet extraordinaire.
L'UE condamne fermement et juge "inacceptable" la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Elle réitère son soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie et invite les autres pays à ne pas suivre l'exemple de Moscou, a indiqué le président français.
La déclaration finale du Sommet insiste aussi sur l'aide que l'UE est prête à apporter à la Géorgie: "aide à la reconstruction" qui passera par une conférence internationale, "développement de la coopération régionale", ainsi que "renforcement" des relations UE-Géorgie, à travers la facilitation des visas et "la mise en place éventuelle d'une zone de libre-échange complète et approfondie".
Les dirigeants de l'UE ont également décidé de dépêcher une mission d'enquête en Géorgie, y compris dans les deux régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, pour évaluer la situation sur place et préparer le terrain pour une future mission militaire européenne.