Reportage : La paix israélo-syrienne inaccessible 35 ans après la guerre du Yom Kippour
Différents types de chars, grands ou petits, lourds ou légers, nouveaux ou vieux, reposent silencieusement sous la lumière du soleil. Parmi les chars exposés dans le Musée des corps blindés, situé à une demi-heure de voiture de Jérusalem, certains témoignent et rappellent la guerre du Yom Kippour (grand pardon en hébreu) qui a éclaté il y a 35 ans.
La fête juive du Yom Kippour, aussi connue comme le Jour de l'expiation, a commencé mercredi soir cette année. En Israël, le Yom Kippur est une fête nationale et de nombreuses activités sont suspendues, y compris les programmes radio-télévisés et les transports publics. Certaines routes sont fermées de même que des lieux de loisirs.
Le 6 octobre 1973, le jour du Yom Kippour, la guerre a éclaté lorsque l'Egypte et la Syrie ont attaqué Israël. Six ans après, Israël et l'Egypte ont signé en 1979 un traité de paix, le premier entre l'Etat Hébreux et un pays arabe.
Israël a maintenu la paix avec l'Egypte jusqu'à présent, mais n'a pas pu parvenir à un accord avec la Syrie, sa voisine.
"C'est dommage, mais nous continuerons les négociations avec les Syriens", a indiqué mardi à Xinhua un officier israélien sous le couvert de l'anonymat.
Les négociations de paix entre Israël et la Syrie ont commencé en 2000, au moment où le Premier ministre israélien de l'époque, actuellement ministre de la Défense, Ehud Barak, a rejeté la demande syrienne de retrait total israélien du plauteau du Golan.
Israël a pris le stratégique plateau syrien pendant la guerre des six jours de 1967 avant de l'annexer en 1981, démarche qui n'a pas été reconnue par la communauté internationale.
A la mi-mai 2008, Israël et la Syrie ont simultanément annoncé qu'ils avaient entamé des négociations de paix sous les auspices turques, première confirmation de contacts diplomatiques entre les deux pays depuis huit ans.
Fin juillet, Israël et la Syrie ont terminé leur quatrième cycle de pourparlers de paix indirects à Istanbul, la plus grande ville de la Turquie. Selon une déclaration publiée par le bureau du Premier ministre turc, les deux parties ont fait des progrès.
"Les deux parties ont affirmé leur volonté commune de tenir un autre tour de négociations. Elles ont fixé une date pour le cinquième tour", indique la déclaration. Cependant, ce cinquième tour a été reporté deux fois de suite pour des questions de politique intérieure israëlienne.
Bien qu'Israël et la Syrie veuillent poursuivre leurs pourparlers, des divergences deumeurent au sujet du plateau du Golan, qui assombrissent les perspectives des pourparlers.
La Syrie reste ferme sur sa demande de retrait complet des territoires occupés. L’Etat Hébreu demande en échange que Damas rompe ses liens avec l'Iran, les groupes palestiniens radicaux et le Hezbollah (groupe libanais), position soutenue par les Etats-Unis.
Dans le cimetière militaire de Jérusalem, Mme Yona Morhi, 63 ans, dont le frère a été tué à l'âge de 23 ans durant la guerre du Yom Kippur, a déclaré mardi à Xinhua que la guerre a affligé de nombreuses familles, ajoutant que les pourparlers devaient se poursuivre afin de parvenir à la paix.
"Nous souhaitons avoir une paix réelle avec la Syrie. Mais c'est réellement difficile. Cela prendra un long moment", a souligné Orena, la fille de Mme Morhi, devant la tombe de son défunt oncle.