Boycott : la riposte économique qui fissure l'impunité israélienne (Abonnés)
Le boycott de l’économie israélienne n’est pas une lubie passagère ni une posture symbolique : c’est un mouvement profondément enraciné dans la société civile mondiale, pacifique dans ses moyens et juste dans ses objectifs.
Face à l’impunité dont bénéficie un État qui foule aux pieds le droit international, méprise les résolutions des Nations unies et se livre sans retenue à des crimes massifs contre les Palestiniens, la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) s’impose comme une arme politique et économique redoutablement efficace. Depuis le déclenchement de la guerre d’extermination contre Gaza en octobre 2023, qui a coûté la vie à plus de 65 000 Palestiniens, et les affrontements avec l’Iran à l’été 2025, l’économie israélienne encaisse des chocs sans précédent. Soutenu militairement et financièrement par Washington, Tel-Aviv tente de masquer les effets économiques du boycott. Mais les fissures sont là, profondes, et elles s’élargissent chaque mois.
Des multinationales s’engagent
D’abord, le boycott n’est plus limité au monde arabe. À travers les réseaux sociaux, des millions d’internautes s’organisent, partagent des listes d’entreprises complices, coordonnent des campagnes ciblées et amplifient leurs actions à une échelle mondiale. Ce travail patient a permis de franchir un cap décisif : celui du passage d’initiatives militantes dispersées à des décisions économiques concrètes de la part de multinationales. Microsoft a ainsi suspendu ses services iCloud et d’intelligence artificielle destinés au ministère israélien de la Défense, reconnaissant que ces outils servaient à surveiller et cibler des civils palestiniens. Le fonds souverain norvégien a exclu Caterpillar en raison de l’usage de ses bulldozers dans la destruction de maisons en Cisjordanie et à Gaza. L’Espagne, quant à elle, a menacé de se retirer de la Coupe du monde 2026 si Israël venait à se qualifier. Autant de gestes qui, cumulés, traduisent un basculement historique.